Russie 2014 – Le Top/Flop des Essais Libres
|Avant les qualifications et notre podcast en direct ce samedi à 20h30, voici les tops et les flops des Essais Libres du Grand Prix de Russie 2014.
Les Tops
McLaren. Rapidement en haut de classement, Jenson Button a un temps fait penser que c’était seulement à son expérience – il est depuis début 2013 le pilote le plus capé du plateau, entamant son 265ème week-end de Grand Prix -, qu’il devait son début de première séance, en s’adaptant plus facilement que les autres au tracé. Que nenni : d’une part, il est resté à cette position en Essais Libres 2, d’autre part, il y a été rejoint par Kevin Magnussen. Si les précautions d’usage (quantités d’essence, réglages pas encore optimaux, fiabilité au vu du problème de boîte du Danois ce matin et de la pénalité qui s’ensuit) sont de mise, surtout au vu du classement des Essais Libres 3 – il faut dire qu’il y a seulement 4 dixièmes entre la 5ème place et la 11ème de Button -, c’est encourageant pour une écurie qui se cherche quelque peu, et pas seulement depuis cette année.
« Les choses se sont bien passées aujourd’hui dès le départ. Nous étions rapides en Médiums, et les Tendres avec de l’essence à bord nous ont semblé plutôt bons également. Avec un réservoir moins plein, je n’ai pas pu trouver un équilibre, mais j’espère que nous pourrons améliorer ça demain, « pondérait le Brintannique vendredi. « Ç’a été une journée convenable pour nous, et la voiture semble bonne. Cependant, c’est un nouveau circuit, il est donc difficile d’être sûrs d’où nous sommes parce que nous avons en majeure partie travaillé sur les réglages que sur la vitesse pure. […] Les Tendres semblent durer assez longtemps, nous ne devrions donc pas voir beaucoup d’arrêts aux stands pendant la course, » indiquait Magnussen.
Toro Rosso. Depuis le retour de vacances, la petite Scuderia est en regain de forme. Cela se confirme en Russie : l’écurie de Faenza s’est même payée le luxe de voir son meilleur représentant, Daniil Kvyat, devancer celui des Red Bull lors des Essais Libres 1 et 2. Alors, on sait que, traditionnellement, les Red Bull roulent le vendredi avec une importante quantité d’essence, il est donc probable que l’écurie mère retrouve des couleurs en qualifications et en course, ce qu’elle a fait en troisième séance. Mais la fille se porte bien, grâce notamment à la rhinoplastie débutée à Suzuka – qui fait étrangement penser à la RB10.
« Même si nous avons montré un visage plutôt prometteur aujourd’hui, nous espérons faire un pas en avant supplémentaire demain et nous montrer encore davantage. J’ai un bon ressenti de la voiture, qui semble prometteuse ici, » declarait Daniil Kvyat vendredi, probablement galvanisé par l’annonce de sa titularisation chez Red Bull et par son Grand Prix à domicile. « L’équipe a fait un super travail pour arriver ici avec une voiture qui était d’entrée bien réglée pour ce nouveau circuit. Je pense que nous avons une bonne voiture mais nous n’avons pas tiré le meilleur des pneus, » pointait pour sa part Jean-Eric Vergne. L’objectif est donc la Q3 puis les points pour l’ex-Minardi.
Lewis Hamilton. Oui, le Britannique s’est fait surprendre dans l’avant-dernier freinage. Oui, il a ainsi rendu inutilisable pour la suite du week-end un de ses trois trains de pneus Tendres. Mais malgré ça, le natif de Stevenage s’est montré fort à son avantage lors des Essais Libres 2 et 3. Notamment, malgré sa sortie et un chrono qu’il pouvait améliorer davantage, il est resté près de trois dixièmes devant le reste de la meute, à commencer par son coéquipier Nico Rosberg, et s’est positionné comme le favori des qualifications. Et contrairement à Suzuka, il n’a pas tapé.
Les Flops
Le tracé de l’Autodrome de Sotchi. On n’y coupera pas : chaque nouveau circuit fait l’objet d’une scrutation traditionnelle de la part de tous, même en ces temps troublés pour la Formule 1. Une chose est sûre : les amateurs de virages à plus ou moins 90 degrés à faible rayon apprécieront. On ne va pas se mentir : ces derniers ne courent pas les rues. Pour le reste, on doit se contenter d’un long virage 3 qui, pour les meilleurs, semble proche de passer à fond donc de ne poser aucune difficulté, et d’un enchaînement 12/13 qui, comme le dernier virage à Valencia, relève le niveau en proposant l’exercice difficile du freinage en appui, pour lequel j’ai un petit faible, du fait de l’énorme habileté que demande la recherche de la limite du blocage en qualifications et sa répétition sans erreur à plus de 50 reprises pendant une course. Avouons donc que ce n’est tout de même pas grand chose.
Alors certes, on connaît les contraintes, notamment en termes de dégagements, avec lesquelles doit composer Hermann Tilke lors de la conception d’un circuit semi-urbain, d’autant plus quand il doit serpenter au milieu d’imposants bâtiments olympiques. Mais les larges étendues de tarmac qui entourent le stade olympique, la Medal Plaza ou encore la patinoire destinée au curling, laissent penser qu’il y avait – qu’il y a encore ! – mieux à faire. Notons bien en revanche que si ça n’engage pas à l’optimisme, ça ne présage pas forcément de la qualité de cette édition 2014 du Grand Prix (Valencia 2012, Yeongam 2013, etc.). Quoi qu’il en soit, grâce à une vitesse moyenne supérieure à 210 km/h, ça devrait aller vite.
Kamui Kobayashi. Qu’arrive-t-il au Japonais ? Marcus Ericsson, pourtant très peu côté dans le paddock, devançait largement le porteur du numéro 10 en Essais Libres 2 et 3, et par la Marussia de Max Chilton – dont le travail est pourtant tout sauf aisé ce week-end – vendredi après-midi. Comble du déshonneur : à Suzuka, sur les terres qui l’ont vu réaliser un podium en 2012, l’ancien pilote Sauber a été inexistant alors que le Suédois a produit sur un circuit d’hommes et dans des conditions difficile son meilleur week-end. Alors certes, Kobayashi dispose d’un certain nombre d’excuses : il est reconduit seulement course par course et ne sait pas à quoi s’en tenir en termes de préparation, il se sait sur la sellette si un pilote un tant soit peu fortuné passe par là, il est de nouveau remplacé par Roberto Merhi en Essais Libres 1 alors qu’il a un circuit à découvrir. Mais le natif d’Amagasaki est théoriquement d’un tout autre calibre que son coéquipier habituel et devrait malgré ces circonstances être capable de le battre, ne serait-ce que difficilement.
Le Japonais n’était pourtant pas vraiment déçu vendredi : « Manquer les Essais Libres 1 n’était pas la façon idéale de démarrer un week-end ici à Sotchi, puisque c’est une nouvelle piste et qu’il est toujours mieux d’accumuler autant de distance que possible, mais je pense que ç’a été un début sans histoire pour moi et que nous avons pu rassembler beaucoup de données précieuses. »
La communication de Lotus. De qui se moque-t-on à Enstone ? Malgré les habituelles protestations véhémentes de Romain Grosjean au volant de l’E22 diffusées par la FOM (« Il n’y a pas de puissance ! », « Je perds 3 dixièmes par ligne droite… », « La voiture se comporte n’importe comment ! »), l’écurie britannique préfère faire l’autruche en ne communiquant pas sur les difficultés rencontrées, et en préférant parler du circuit, de sa découverte et de ses installations, puis rapporter que nombre de données très utiles ont été récoltées. Comme si celles accumulées lors des 14 Grands Prix précédents ne suffisaient pas… En attendant, personne n’est dupe, et les Lotus se battent avec les Sauber.
Les Essais Libres en chiffres
Nom | Moy. | EL1 | EL2 | EL3 | Tours | Vmax | Séance |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Alonso | 5.0 | 1:42.720 | 1:40.504 | 1:40.151 | 74 | 321.8 km/h | EL3 |
Bottas | 6.0 | 1:43.542 | 1:40.573 | 1:39.097 | 62 | 328.7 km/h | EL3 |
Button | 6.7 | 1:42.507 | 1:40.718 | 1:40.355 | 79 | 324.9 km/h | EL3 |
Chilton | 20.3 | 1:47.284 | 1:44.530 | 1:44.737 | 64 | 312.3 km/h | EL1 |
Ericsson | 19.0 | 1:46.922 | 1:44.135 | 1:43.109 | 51 | 318.4 km/h | EL3 |
Grosjean | 16.7 | 1:45.190 | 1:42.892 | 1:41.915 | 77 | 321 km/h | EL3 |
Gutiérrez | 16.5 | X | 1:43.055 | 1:41.520 | 53 | 319.5 km/h | EL3 |
Hamilton | 1.3 | 1:42.376 | 1:39.630 | 1:38.726 | 67 | 328 km/h | EL3 |
Hülkenberg | 12.3 | 1:43.976 | 1:41.677 | 1:40.669 | 71 | 326.9 km/h | EL3 |
Kobayashi | 20.0 | X | 1:44.952 | 1:43.975 | 39 | 320.7 km/h | EL3 |
Kvyat | 7.0 | 1:43.164 | 1:41.108 | 1:40.009 | 88 | 325.4 km/h | EL3 |
Magnussen | 8.0 | 1:43.026 | 1:40.494 | 1:42.436 | 64 | 325.1 km/h | EL2 |
Maldonado | 18.0 | 1:44.876 | 1:42.905 | Pas de temps | 61 | 321.5 km/h | EL2 |
Massa | 7.7 | 1:43.741 | 1:40.731 | 1:39.954 | 74 | 328.2 km/h | EL3 |
Merhi | 19.0 | 1:46.782 | X | X | 18 | 309 km/h | EL1 |
Pérez | 11.0 | 1:43.129 | 1:42.090 | 1:40.699 | 81 | 326 km/h | EL2 |
Räikkönen | 8.7 | 1:43.212 | 1:41.630 | 1:40.011 | 67 | 323.6 km/h | EL1 |
Ricciardo | 9.7 | 1:43.821 | 1:42.061 | 1:39.755 | 66 | 322.8 km/h | EL3 |
Rosberg | 2.3 | 1:42.311 | 1:40.542 | 1:39.016 | 84 | 328.4 km/h | EL3 |
Sirotkin | 17.0 | 1:45.032 | X | X | 22 | 313.6 km/h | EL1 |
Sutil | 14.7 | 1:44.625 | 1:42.233 | 1:41.146 | 78 | 323.7 km/h | EL3 |
Vergne | 9.3 | 1:43.327 | 1:41.531 | 1:40.205 | 83 | 326.3 km/h | EL3 |
Vettel | 11.0 | 1:44.506 | 1:41.396 | 1:40.338 | 81 | 324.3 km/h | EL3 |
Retrouvez-nous ce soir, dès 20h30, pour une émission qui reviendra, en direct, sur les Essais Libres et les qualifications du Grand Prix de Russie 2014.