Le SAV des qualifications du Grand Prix de Grande-Bretagne 2014
|L’équipe du SAV de la F1 est revenue, en direct, sur les qualifications du Grand Prix de Grande-Bretagne 2014 et la pole position de Nico Rosberg (Mercedes) devant Sebastian Vettel (Red Bull) et Jenson Button (McLaren).
Q1 : Marussia rejoue la fable du lièvre et de la tortue à Ferrari et Williams
Après la pluie qui est venue perturber les Essais Libres 3, c’est une piste partiellement humide qui accueille les pilotes à leur sortie des stands. La pluie menaçant, ces derniers ne s’attardent pas dans leurs garages, les pneus Intermédiaires à flancs vert ayant leurs faveurs, même si la trajectoire est sèche.
S’il n’a pas signé de tour chronométré dans la matinée, Lewis Hamilton se montre dans le rythme dès son premier essai en 1:43.676 et relègue Ricciardo ainsi que Rosberg à plus d’une seconde alors que la pluie, fine, s’invite de nouveau sur l’ancienne base de la Royal Air Force. Cela ne dissuade cependant pas certains pilotes de chausser les pneus slicks pour piste sèche, comme Jules Bianchi qui occupe, à 7 minutes du drapeau à damier, la dixième place provisoire. Il faut cependant attendre les premiers partiels de Jenson Button, les pneus médiums montés sur sa McLaren, pour que les cadors, jusque-là restés à l’affût, se décident à sortir de leurs tanières. Auteur du meilleur tour provisoire, le natif de Frome voit cependant celui-ci être retiré de la feuille des temps, les commissaires, intransigeants, estimant qu’il a tiré avantage d’une dérobade de sa monture à la sortie du dernier virage qui l’a envoyé au-delà de la ligne blanche délimitant la piste.
Marcus Ericsson rappelle cependant à tous que les conditions de pistes restent précaires, en offrant à sa Caterham une excursion hors piste. Un avertissement qui n’aura pas servi à Adrian Sutil dont la Sauber termine sa route dans le bac à gravier à l’extérieur du virage 6, tandis que Fernando Alonso part lui aussi à la faute au même endroit. Emaillée de drapeaux jaunes, la fin de séance prend ainsi au piège les pilotes Ferrari et leurs homologues de chez Williams : « Nous savons qu’ils y a deux Williams et deux Ferrari éliminées en Q1, donc il y a évidemment quelque chose qui ne s’est pas bien passé comparé aux autres écuries car, lorsque deux voitures se retrouvent éliminées de cette façon, c’est parce que vous êtes là au mauvais moment avec les mauvais pneus, » analyse, à chaud, Fernando Alonso. « C’est quelque chose qui s’est produit à d’autres reprises et nous avons plusieurs fois été sauvés par la chance. Nous devons faire mieux la prochaine fois. Je pense que les grosses écuries ont des procédures plus longues que les petites, donc nous devons aller plus vite dans notre communication et dans certaines choses que nous faisons. » Kimi Räikkönen préfère en appeler à la malchance : « C’est quelque chose que nous devons améliorer, mais la limite est très fine. S’il la pluie tombe deux minutes plus tôt, les autres finissent dans le mur et on leur demande pourquoi ils sont sortis en pneus slicks alors que le circuit était encore humide. »
Du côté des hommes de Grove, la déception est de mise après le Grand Prix d’Autriche, notamment pour Valtteri Bottas : « Toute la séance a été incroyable. Nous sommes sortis trop tard avec les pneus slicks et nous n’avions pas bouclé LE tour lorsqu’il a recommencé à pleuvoir. Honnêtement, nous n’avons pas eu de chance avec la pluie. Nous avions le rythme pour passer en Q3, donc nous avons raté une bonne opportunité. La course de demain sera longue et nous avons une bonne voiture, donc nous pouvons toujours rentrer dans les points, mais encore une fois, la météo a joué sur le résultat. »
Jules Bianchi et Max Chilton ont quant à eux parfaitement su se jouer des conditions et pointent respectivement en quatrième et sixième position alors que les Mercedes sont parvenues à reprendre leur place aux avant-postes, Nico Rosberg s’emparant du meilleur temps en 1:40.380.
Eliminés : Bottas, Massa, Alonso, Räikkönen, Kobayashi et Ericsson
Q2 : Jules Bianchi et Marussia, si près, si loin
Alors que la pluie arrose toujours partiellement le circuit de Silverstone, les pilotes Marussia se pressent hors de la voie des stands, en pneus mediums, imités par Esteban Gutiérrez, Daniel Ricciardo puis le reste du peloton, sauf Adrian Sutil dont la Sauber est restée bloquée dans le bac à graviers suite à sa sortie de piste en Q1.
Gutiérrez, Ricciardo, Maldonado et Jean-Eric Vergne se succèdent en tête de la feuille des temps, mais, comme en football, à la fin, ce sont toujours les allemands qui l’emportent, Nico Rosberg s’emparant du meilleur temps en 1:45.292, immédiatement battu par son coéquipier en 1:44.639.
Consulté par son ingénieur, Lewis Hamilton décide de repasser par les stands pour monter les pneus slicks alors que la trajectoire s’assèche. Rosberg lui donne raison en améliorant de plus de deux secondes le meilleur temps, avant d’être battu par Bianchi et Vergne. Mais à deux minutes du drapeau à damier, l’Allemand repousse le natif de Pontoise à plus de trois secondes avec un tour en 1:35.179 que Lewis Hamilton améliore de 179 millièmes pour arrêter le chrono sur un temps de 1:35.000 tout rond.
Alors qu’Esteban Gutiérrez sort de la piste en perdant le contrôle de sa monture sur le vibreur à la sortie du virage 6 et termine sa route l’aileron arrière emmitouflé dans le rail, il provoque un drapeau jaune et offre une chance inespérée à Jules Bianchi, provisoirement dixième, de hisser sa Marussia en Q3. Mais le Niçois en est délogé par Romain Grosjean, lui-même éjecté par Sergio Ricciardo, les deux pilotes tricolores échouant finalement aux 11ème et 12ème places, un résultat non loin de les ravir : « C’était près [de passer en Q3]. J’ai vu le drapeau jaune dans le deuxième secteur donc j’ai perdu du temps à cet endroit là, mais je pense qu’on aurait quand même été un peu juste pour passer en Q3. […] Les conditions étaient bonnes pour nous, on a réussi à faire une très bonne stratégie à chaque fois. C’était un peu fou. Il a fallu attaquer sans faire d’erreur. […] Maintenant, il faut se calmer un petit peu après l’euphorie et essayer de bien travailler pour demain. On n’est pas très loin des points mais on sait très bien que le rythme n’est pas assez bon pour pouvoir jouer avec les écuries devant nous, donc ce sera difficile mais on va essayer de faire au mieux, » confiait Jules Bianchi à l’antenne de Canal+.
Pour sa part, Romain Grosjean, toujours au micro de Laurie Delhostal, ne retenait que le positif après un début de week-end difficile : « Bienvenue à la maison. En Angleterre, il pleut, il fait sec, il pleut, il fait sec. C’était une qualification compliquée honnêtement. Au début j’ai cru que j’étais éliminé en Q1 et puis finalement on peut mettre des pneus slicks, on est onzième temps. Et là, j’étais parti pour passer [en Q3] mais malheureusement il y a un drapeau jaune dans mon dernier tour, quand je mets le moteur en mode « Qualifs » : j’étais en avance de trois dixième et demi, puis il faut que je lâche quatre dixièmes pour le drapeau jaune, donc voilà, c’était la fin. Après, honnêtement, je l’ai dit à la radio, j’ai bien senti la voiture en qualifications. C’est là qu’elle est le mieux dans le week-end, dans des conditions difficiles, donc c’est positif : j’espère que ça continuera comme ça demain. » Et le genevois de faire son mea culpa : « C’est vrai que j’ai été un peu dur tout le week-end parce que j’avais vraiment envie qu’on remonte, que ça avance et quand ça ne veut pas, c’est pas simple. J’ai félicité tout le monde pour le système de freinage, le châssis, pour le réglage et la stratégie. »
Eliminés : Grosjean, Bianchi, Chilton, Gutiérrez, Maldonado et Sutil.
Q3 : Rosberg au bout du suspens, Button premier représentant de la perfide Albion
Cette fois-ci, les pilotes s’élancent en pneus Mediums, l’honneur du premier passage sur la ligne de chronométrage revenant à Jean-Eric Vergne (Toro Rosso) : 1:40.855 pour le Français, immédiatement battu par Kvyat et Pérez alors qu’il se met de nouveau à pleuvoir dans le dernier secteur. Lewis Hamilton, malgré la dégradation des conditions de piste et un blocage de roues au dernier freinage, parvient à s’emparer du meilleur temps en 1:39.232 tandis que Nico Rosberg échoue à 194 millièmes de son coéquipier.
Dernier pilote à s’élancer et à ne pas compter de chrono, Sebastian Vettel préfère rentrer aux stands pour pouvoir en ressortir en toute fin de séance et profiter d’une éventuelle amélioration des conditions de piste. Ainsi, à cinq minutes du drapeau à damier qui décidera de l’identité du poleman, tous les pilotes sont rentrés dans leurs garages. Trois minutes plus tard, Jenson Button rompt le silence qui pèse sur Silverstone, suivi par Nico Hülkenberg puis par les derniers candidats en lice pour la pole position, à l’exception de Ricciard, Kvyat et Vergne qui se jettent sur les écrans de contrôle pour savoir si leur pari est payant. Tous les pilotes ne parviennent cependant pas à passer la ligne de chronométrage à temps, Pérez se faisant prendre au piège juste derrière les deux Mercedes qui seront les dernières en piste. Les Flèches d’Argent n’améliorent cependant pas et, au drapeau à damier, Nico Hülkenberg puis Sebastian Vettel s’emparent du meilleur temps. Mais revenu du diable Vauvert après un premier secteur décevant, Nico Rosberg arrache la pole position en 1:35.766. Ayant décidé d’avorter sa dernière tentative, Lewis Hamilton échoue au 6ème rang : « J’ai commis une erreur aujourd’hui et j’ai avorté mon tour quand j’aurais dû aller jusqu’au bout. C’était ma décision, une mauvaise décision, et ça a décidé de ma qualifications, » assumait le Champion du monde 2008 après la séance.
Nico Rosberg, lui, a décidé de continuer malgré tout et bien lui en a pris : « Sur le premier tour, avec les pneus mediums, il a commencé à pleuvoir pas mal, juste dans les trois derniers virages, donc j’ai perdu beaucoup de temps et puis ensuite c’était assez humide partout dans mon tour de retour aux stands alors […] j’ai dit aux gars : « C’est terminé ! ». Et puis nous sommes restés dans le box et on en est arrivé à la conclusion qu’il fallait quand même aller jeter un œil à la piste : si on n’essaie pas, on n’a aucune chance, mais si on essaie, on a une petite chance [de faire mieux]. Je ne croyais pas que la piste s’était améliorée mais nous sommes arrivés au troisième secteur où c’était juste humide ça et là. Je savais que j’avais perdu 4 secondes dans mon tour précédent, alors même si j’étais plus lent au début de ce tour, j’avais une chance d’être beaucoup plus rapide dans ces trois derniers virages si c’était à moitié sec, et ça s’est avéré être le cas. »
Troisième, Jenson Button a une nouvelle fois attesté de sa vista dans ces circonstances et ne pouvait espérer meilleur moyen de rendre hommage à son père, décédé en début d’année : « Je sentais que j’arrivais très bien à lire les conditions de piste et puis le dernier tour est arrivé. J’ai dit à l’équipe que j’avais du patinage dans les lignes droites et ils m’ont répondu : « Attaque, tu n’as rien à perdre et nous devons prendre des risques pour gagner des positions ». J’ai donc attaqué, ce fût un tour très agressif mais ça a fonctionné, alors un énorme merci à l’équipe pour leur décision. Etre troisième, ici, à domicile, signifie vraiment énormément pour moi et je vais m’endormir heureux ce soir. »
Classement : Rosberg, Vettel, Button, Hülkenberg, Magnussen, Hamilton, Pérez, Ricciardo, Kvyat et Vergne
Il va falloir rebaptiser Toro Rosso en Toro Rocco, rapport à l’appendice.