Le SAV des qualifications du Grand Prix de Chine 2014
|L’équipe du SAV de la F1 est revenue, dans un podcast en direct, sur les qualifications du Grand Prix de Chine 2014, au cours desquelles Lewis Hamilton (Mercedes) a signé la pole position devant Daniel Ricciardo (Red Bull-Renault) et Sebastian Vettel (Red Bull-Renault).
Q1 : Maldonado KO technique, Gutiérrez piégé
À l’allumage du feu vert en bout de ligne des stands, à 14 heures locales précises, la tâche qui attendait les 22 pilotes s’annonçait ardue puisqu’il leur faudrait se jouer des éléments pour bien se qualifier, la météo chinoise étant à la pluie. Seul Pastor Maldonado a échappé à l’exercice, sa Lotus E22 n’étant pas en état de rouler suite à une fuite d’huile rencontrée en essais libres 3. Le Vénézuélien, dont la qualification était déjà compromise par une pénalité de 5 places consécutive à son accident avec Esteban Gutiérrez, changera de moteur en vue de la course et partira donc 22ème et dernier.
Rapidement, la quantité d’eau tombée sur l’asphalte du circuit de Shanghai a posé problème : quel est le meilleur choix entre les pneus Intermédiaires et les pneus Pluie ? Au micro de Canal+, Jules Bianchi a détaillé après la Q1 les différences entre les deux enveloppes : « Les Intermédiaires sont très bien en termes de performance et de grip, parce que dès qu’il n’y a pas beaucoup d’eau, on arrive à faire de très bons chronos. Les Pluie sont vraiment plus difficiles à gérer, ils n’ont vraiment pas beaucoup de grip, spécialement les pneus arrière. Donc on est parti en Pluie parce qu’il y avait beaucoup d’eau sur la piste, mais au final, on est vite passé en Intermédiaires : même avec de l’eau, on va plus vite en Intermédiaires. En termes de chauffe, c’est à peu près pareil [entre les deux types]. »
En tout cas, indépendamment du choix de gomme, les pilotes se sont attelés à inscrire leur monoplace dans une trajectoire spécifique aux conditions pluvieuses, consistant à éviter tant que possible la ligne de course habituelle, où l’eau fait remonter un glissant mélange d’huile et de gomme à la surface, rendant l’adhérence encore plus précaire. Si quelques inévitables petites erreurs se sont fait jour, du tout-droit au freinage au travers à la remise des gaz, aucun des 21 équilibristes rescapés n’a commis l’irréparable.
Sans attendre, les Mercedes et les Red Bull se sont mises à l’abri du danger en trustant provisoirement les quatre premières places, sans pour autant se mettre au sec, afin de continuer à s’acclimater aux conditions de piste. Il est clairement apparu au cours de la séance que les Caterham et les Marussia ne pourraient prétendre à mieux qu’aux positions 18 à 21. À ce petit jeu, le vert l’a finalement emporté sur le rouge et le noir, Kamui Kobayashi s’imposant d’un souffle – 66 millièmes – sur Jules Bianchi, et reléguant à environ une seconde et demi Marcus Ericsson puis Max Chilton.
Le passage en Q2 s’est pour sa part joué entre Romain Grosjean, Jean-Eric Vergne et Esteban Gutiérrez. Respectivement 15ème et 16ème à quelques secondes du terme de la session, les deux Tricolores se sont trouvé à la merci du Mexicain. Premier à terminer sa séance, le Francilien a nettement amélioré en signant le 11ème temps. Le porteur du numéro 21 a quant à lui raté son dernier virage, réduisant à néant son avance sur la référence du Genevois, qui, pour l’honneur, a amélioré de 3 millièmes sous le drapeau à damier.
Le pilote Sauber ne pouvait cacher sa déception après la séance, son dernier tour étant de surcroît plombé par un souci d’électronique : « Je suis frustré parce que j’aurais pu passer en Q2. J’ai rencontré un problème technique inattendu lors de mon dernier tour à partir du virage 6. La gestion électronique du freinage est passée en mode sécurité, donc le ressenti de la pédale de frein et la répartition de freinage ont changé. J’ai dû faire avec pendant la majeure partie de mon tour, et pourtant, je suis presque passé en Q2. Malheureusement, j’ai commis une erreur dans le dernier virage. »
Éliminés en Q1 : Gutiérrez, Kobayashi, Bianchi, Ericsson, Chilton, Maldonado.
Q2 : Grosjean passe, Räikkönen et les McLaren trépassent
Les 16 monoplaces restantes se sont élancées dès que possible, la plupart en pneus Intermédiaires. La première salve de tours rapides a confirmé une des tendances de la Q1 : profitant des conditions, les Red Bull se sont mêlées avec les Mercedes en haut de classement, même si Lewis Hamilton a conservé un avantage de près de 7 dixièmes sur Sebastian Vettel. L’Allemand, sans changer de pneus, au contraire des Flèches d’Argent, finit par grappiller quelques centièmes supplémentaires, tout comme Hamilton et Ricciardo cependant, pour finalement rendre près de cinq dixièmes au Champion du Monde 2008. Rosberg est quant à lui paru en difficulté, ne parvenant pas à améliorer sa première marque lors de la suite de la séance.
Derrière, la lutte s’est révélée serrée pour le passage en Q3. Pour des raisons diamétralement opposées, Fernando Alonso et Sergio Pérez n’y ont pas participé, l’Ibère étant confortablement installé à la 5ème place alors que le troisième du Grand Prix de Bahreïn 2014 est resté bloqué au 16ème rang. De même, Valtteri Bottas, sur une Williams pourtant peu à l’aise lors des qualifications mouillées en Australie et en Malaisie, et Romain Grosjean se sont mis à l’abri alors qu’il restait un dernier tour à tout le monde.
Heureux de passer en Q3, le Franco-Suisse ne s’est pourtant pas senti aussi confortable que lors des essais libres 3 : « C’est bon d’être en Q3. Nous avons bien progressé ce week-end. Le choses se sont mieux déroulées ce matin qu’en qualifications, et donc nous avions peut-être d’encore plus grands espoirs. Je ne suis pas sûr de pourquoi nous n’avons pas senti autant de performance cet après-midi qu’en essais libres 3. J’ai aussi souffert avec les pneus, et les conditions ont aussi un peu varié depuis ce matin, mais ça fait un bail qu’on n’avait pas été en Q3 ! Espérons que nous ferons une bonne course demain et que nous pourrons rentrer dans le Top 10. »
Finalement, au jeu des améliorations, de gros poissons se sont fait piéger. Kimi Räikkönen a échoué à la 11ème position, ne perdant une place en Q3 que pour 13 millièmes, et ratant l’occasion d’améliorer dans son dernier tour suite à une erreur dans le dernier partiel. Pire encore pour les McLaren : Jenson Button et Kevin Magnussen n’ont pu faire mieux que les 12ème et 15ème temps. Eric Boullier, directeur sportif de l’écurie britannique, n’a pu que constater le manque de performance de ses voitures : « Nous savons que notre voiture manque globalement de performance, mais plus précisément, nous n’avons pas assez d’appui. C’est bien sûr toujours un problème quelles que soient les conditions, mais ça devient un handicap insurmontable quand il fait à la fois froid et mouillé comme aujourd’hui. Vous entrez alors dans un cercle vicieux, parce que vous ne pouvez pas assez chauffer vos pneus, et c’est ce que nous avons vu aujourd’hui. Nos pilotes ont fait de leur mieux, mais en vérité, ils faisaient face à une tâche impossible. »
Éliminés en Q2 : Räikkönen, Button, Kvyat, Sutil, Magnussen, Pérez.
Q3 : Hamilton, en pole, et Ricciardo douchent leurs équipiers
Sur les 12 minutes de Q3, et du fait des temps au tour avoisinant les 1:55, tout pilote souhaitant passer par les stands pour chausser un train de pneus neufs n’a pu disposer que de trois tours rapides. Un exercice périlleux qui a vu Sebastian Vettel hypothéquer sa première tentative, mais surtout Nico Rosberg, largement distancé par son coéquipier, gâcher ses deux derniers tours, son ultime baroud d’honneur se terminant en toupie dans le dernier virage. Quatrième, l’Allemand pointe un inconfort avec les freins et une grosse attaque due à la désinformation de son volant : « J’ai principalement rencontré deux problèmes aujourd’hui. Je n’étais pas complètement satisfait du ressenti des freins, ce qui a provoqué un blocage et un tout-droit dans mon avant-dernier tour. Et puis dans mon dernier essai, j’améliorais d’une demi-seconde avant le dernier virage, mais mon volant indiquait que j’étais deux dixièmes plus lent. J’ai donc pris un gros risque et je suis parti en tête-à-queue parce que j’ai cru, par erreur, que je n’avais rien à perdre. Cependant, la quatrième place n’est pas un désastre. J’étais rapide vendredi lors de ma préparation à la course, j’ai donc confiance dans le fait qu’il reste tout à jouer pour demain. »
Rosberg écarté, il n’en fallait pas plus pour que Lewis Hamilton signe assez confortablement la pole. Il a devancé de 6 dixièmes Daniel Ricciardo, de nouveau devant son coéquipier Sebastian Vettel, 3ème à 1,1 seconde. La cinquième place est logiquement revenue à Fernando Alonso, qui a évolué pendant toute la qualification entre le quatuor de tête et le reste du peloton. Les Williams FW36 de Felipe Massa et Valtteri Bottas, peu habituées à être à ce niveau sur piste mouillée, se sont placées à la suite et ont devancé la Force India de Nico Hülkenberg, la Toro Rosso de Jean-Eric Vergne et la Lotus de Romain Grosjean.
Satisfait, le Champion du Monde 2008 a particulièrement apprécié le fait d’être performant dans des conditions aussi piégeuses : « C’est la plus grande satisfaction qui soit, quand il pleut. C’est si glissant dehors, en essayant de trouver l’adhérence, sans faire de faute pendant votre tour, en assemblant tout, surtout quand vous avez ces gars-là [les Red Bull, ndlr] pour vous pousser. C’était donc une dure séance. J’ai vraiment apprécié. La voiture était super. Nous pouvons toujours améliorer des choses, mais l’équipe a fait un travail génial ce week-end. Une bonne position pour la course et j’espère que le reste suivra demain. »
De nouveau devant Sebastian Vettel à la régulière, Daniel Ricciardo souligne tout de même qu’il a connu une session contrastée : « J’ai eu un peu de mal au cours de la séance, tout du moins, je n’ai pas senti que je maîtrisais personnellement les conditions, mais ensuite, nous avons réussi à tirer un peu plus du dernier train de pneus Intermédiaires, et j’ai pu assembler un bon tour, je suis donc plutôt heureux d’être sur la première ligne. Oui, c’est une bonne journée. »
Son quadruple Champion du Monde de coéquipier reste quant à lui lucide, ne se faisant pas d’illusion sur le sort de la course si la pluie ne fait pas son retour en course : « Nous avons davantage de chances [de revenir sur Mercedes] en conditions humides. Sur le sec, ils sont toujours rapides et un peu trop loin. Mais voyons ce qu’il se passera demain, je crois que les prévisions météorologiques nous annoncent un temps sec, mais il est évident que nous essaierons. Je pense que nous sommes dans les meilleures dispositions pour leur rendre la vie dure demain. »
Top 10 de la Q3 : Hamilton, Ricciardo, Vettel, Rosberg, Alonso, Massa, Bottas, Hülkenberg, Vergne, Grosjean.
J’ai bien aimé « la troisième place, c’est celle du con » ^^
Bonjour !
Je vous écoute, justement parce que je n’ai pas vu les qualifs !