Autriche 2015 – Preview : Spielberg, premier blockbuster de la saison F1 ?

Avant le début du Grand Prix d’Autriche, l’équipe du SAV de la F1 vous propose sa présentation de la huitième manche de la saison 2015 du Championnat du Monde de Formule 1.

Le circuit

Si j’ai été très optimiste il y a deux semaines – et je maintiens que j’avais de bonnes raisons de l’être – je vais moins l’être en vue de ce week-end, même si, sait-on jamais, ça ne garantit en rien une course peu intéressante.

Sur le papier, le Red Bull Ring conserve tout de même une caractéristique essentielle du circuit Gilles-Villeneuve, bien que de manière moins prononcée : la punition des erreurs. Même s’il a été reconfiguré pour 1997 sur la base de l’effrayant Österreichring, l’ancien A1-Ring reste un circuit traditionnel bordé en majeure partie de gazon, et la réfection depuis le rachat par Red Bull n’a que très peu changé les bas-côtés de la piste.

Maintenant, le dilemme que pose le tracé autrichien, c’est son ambivalence. La première moitié du tracé a un profil accélération-freinage, l’autre est composée d’une succession de courbes assez rapides (virages 5-6-7-8-9). Par conséquent, il faut coller au maximum à la voiture qui vous précède dans la seconde moitié pour tenter un dépassement dans la première.

Avec une aérodynamique légère et des pneus résistants, cette variété, qui nécessite en outre d’arrêter ses réglages sur un compromis, ne pose pas de problème. Or, les Grands Prix de Chine et d’Espagne ont bien montré que la F1 n’a à l’heure actuelle ni l’une, ni l’autre. Voila donc qui laisse davantage redouter cette course que le contraire, d’autant plus que Pirelli amène les pneus Tendres et Super Tendres. À moins que la pluie…

Gusgus

Les enjeux

Dominé lors des deux derniers Grands Prix, même si Monaco est miraculeusement tombé dans son escarcelle, Nico Rosberg arrive en Autriche sur l’un des rares circuits où, la saison passée, il était parvenu à contenir Lewis Hamilton. Le Britannique, en tête du championnat et en grande confiance avec déjà 6 poles et 4 victoires au compteur depuis Melbourne, arrive en favori mais son équipier reste une menace permanente capable lui aussi de mettre la pression de manière constante comme à Montréal.

Autres menaces, pour les deux étoiles, les Ferrari et les Williams. Au sortir du GP du Canada, la confiance a regagné le camp de Grove : ça y est, l’écurie de Sir Frank a retrouvé son ambition et veut battre la Scuderia. La coïncidence veut que ce regain d’optimisme précède une course qui, l’an passé, avait été très bonne pour les Martini Boys puisque Felipe Massa y signait la pole position, pour une première ligne 100% Williams, avant que Valtteri Bottas ne signe son premier podium, qui était aussi le premier pour l’écurie en 2014.

Mais Ferrari aussi arrive confiante : certes, Montréal ne restera pas dans les annales de la saison 2015 du cheval cabré mais, sur un circuit où la dégradation pneumatique pourrait jouer un rôle majeur et avec la deuxième voiture du plateau, jouer les rabat-joie de Williams parait fortement probable et de Mercedes envisageable. Car oui, je me garderai bien de vous vendre une lutte assurée ici, alors qu’elle demeure aujourd’hui et jusqu’à preuve du contraire hypothétique.

Le trio des intouchables est toujours suivi par cet écheveau difficile à démêler depuis le début de saison, au sein duquel Lotus semble particulièrement surnager depuis l’Espagne mais où Red Bull fraie toujours. Malgré tout, à Spielberg, circuit de moteur, nul doute que le V6 turbo hybride Renault va encore souffrir et, comme en 2014, la fête organisée chez la marque au taureau rouge risque d’avoir lieu sans ses écuries.

Qui pour en profiter, dès lors ? Force India a prouvé au Canada que la moindre opportunité serait saisie d’inscrire de bons points et même, tout simplement, d’inscrire des points. Une ambition que ne semble plus en mesure de réaliser Sauber dont les performances stagnent et donc, forcément, reculent de GP en GP à l’inverse des McLaren dont la progression continue, à des allures irrégulières, mais qui n’aura pas avec l’unité de puissance Honda les armes pour espérer grand chose en Autriche.

Sans plus attendre, voici donc les questions auxquelles le GP d’Autriche devrait répondre :
– Red Bull va-t-elle finir KO sur le Red Bull Ring ?
– À quel tour les McLaren seront-elles alertées sur la consommation d’essence : 5^ème ? 10^ème ?
– Grosjean ou Maldonado : à qui le tour ?
– Alors, Hulk, ça fait quoi de retrouver ta Force India et les vraies courses d’endurance ?
– Pour Rosberg, gagner ici, ça serait un peu comme gagner en Allemagne, non ? Quoi, qu’est-ce que j’ai dit ?

Et celles auxquelles il ne devrait pas répondre, ou alors par accident :
– C’est quoi le plus simple : écrire « strudel » de tête ou placer correctement le H dans « Merhi » ?
– Est-ce que, quand l’Autriche, l’air peste, la terre est sage et le feu trime ?*
– Après sa victoire au Mans, combien de temps les médias vont-ils réellement s’intéresser à Hülkenberg ?
– Mercedes ne devrait-elle pas tenter les consignes d’équipe sur ce GP, pour le clin d’oeil à Ferrari ?
– Vu que Jurassic World c’était une grande pub pour Mercedes, est-ce que Mercedes ne devrait pas renommer sa F1 ‘Archidominus Rex’ histoire de renvoyer l’ascenseur ?

Fab

Les infos indispensables

● La distance. 71 tours du Red Bull Ring (4,326 km) sont prévus, pour une distance totale de 307,02 km.

● Les pneus. Pirelli fournira aux pilotes, pour cette manche, les pneus P-Zero Super-Tendres (rouges) et Tendres (jaunes). Comme toujours, en cas de piste humide, les pilotes disposeront des pneus Cinturato pour la Pluie (bleus) et pour des conditions Intermédiaires (verts).

● Le DRS. Deux zones DRS seront mises en place à Spielberg : la première entre les virages 2 et 3 avec un point de détection situé avant le virage 2 et la seconde dans la ligne droite de départ/arrivée avec un point de détection juste après le virage 8.

● Le commissaire-pilote. Pour cette course, le quatrième membre du collège des commissaires sera Danny Sullivan. L’Américain a été pilote de Formule une seule saison, en 1983, pour l’écurie Tyrrell. Sa carrière en sport automobile est cependant marquée par sa victoire lors des 500 miles d’Indianapolis en 1985, au volant d’une March, et sa victoire finale au championnat CART en 1988. Il a déjà assuré le rôle de commissaire-pilote à plusieurs reprises en Allemagne et à Singapour en 2010, en Hongrie en 2012, en Australie en 2013 et en Espagne, en Russie, en Italie et à Abu Dhabi en 2014.

● Le Grand Prix 2014. Coup de tonnerre lors des qualifications : aucune des Mercedes n’est sur la première ligne. Les Williams de Felipe Massa et Valtteri Bottas ont relégué Nico Rosberg en 3^ème position et Lewis Hamilton ne partira que 10^ème après deux erreurs lors de la Q3. Au départ, Massa et Bottas conservent l’avantage sur Rosberg mais derrière eux Hamilton fend le peloton pour se placer en 4^ème place dès la fin du premier tour. Pendant ce temps, Vettel connait de graves problèmes avec sa Red Bull et est quasiment à l’arrêt sur le circuit. Il se fait d’ailleurs prendre un tour avant que sa RB10 ne décide de repartir. Il abandonnera peu avant la mi-course. Les positions en tête seront maintenues jusqu’au 10^ème tour quand débute la première salve de changements pneus. Celle-ci va totalement rebattre les cartes : Rosberg précède dorénavant Bottas, Hamilton et Massa. Il faudra attendre le second arrêt aux puits, aux alentours du 40^ème tour, pour que les choses évoluent à nouveau : cette fois, Hamilton parvient à prendre l’avantage sur Bottas et une lutte s’engage entre les deux Flèches d’argent qui sera remportée par Rosberg malgré la pression de son équipier jusqu’aux derniers mètres.

● Les troisièmes pilotes. Pour ce Grand Prix, Jolyon Palmer occupera le baquet de la Lotus E23 en lieu et place de Romain Grosjean lors des EL1.

● Les horaires du GP.
Essais libres 1 : vendredi 19 juin, à 10h00.
Essais libres 2 : vendredi 19 juin, à 14h00.
Essais libres 3 : samedi 20 juin, à 11h00.
Qualifications : samedi 20 juin, à 14h00.
Course : dimanche 21 juin, à 14h00.

● Les rendez-vous du SAV.
Top/Flop des essais libres : samedi 20 juin, après les EL3.
SAV des qualifications : samedi 20 juin, 18h00 en direct (podcast publié dans la foulée).
Début du vote pour le Quinté± : dimanche 21 juin, juste après la course.
SAV de la course : lundi 22 juin, 20h30 en direct (podcast publié mardi 23 juin).

Fab