GP Abu Dhabi 2016 – Hamilton remporte la course, désignez votre Quinté± !
|Après le Grand Prix d’Abu Dhabi de F1 2016 qui a vu la victoire de Lewis Hamilton (Mercedes) devant Nico Rosberg (Mercedes) et Sebastian Vettel (Ferrari), nous vous invitons à désigner le Quinté±, votre sélection des meilleurs et des pires pilotes de la course.
Comme tout les ans le SAV de la F1 vous propose son propre classement alternatif de la Formule 1, dévoilé lors de notre sempiternelle émission Le SAV de la course, et dont les auditeurs sont les acteurs principaux.
Pour constituer ce classement, après chaque course du championnat du monde de Formule 1, nous vous invitons à élire le Quinté±, c’est-à-dire sélectionner ceux qui, pour vous, ont été les meilleurs pilotes de la course, le Quinté+, mais aussi les pires, le Quinté-. Pour ce faire, il vous suffit remplir le formulaire ci-dessous. Vous avez jusqu’à ce mardi 29 novembre, 19h00 pour cela.
Vous êtes aussi invité à nous donner si vous le souhaitez votre note sur 20 du Grand Prix. La moyenne de vos notes sera rajoutée aux notes des membres du SAV pour déterminer la valeur de ce Grand Prix.
Le résultat de vos votes sera dévoilé lors de la première partie du SAV de la course du Grand Prix d’Abu Dhabi 2016, diffusé en direct ce même mardi 29 novembre à 20h30, avec comme invité exceptionnel Julien Fébreau. À cette occasion, nos chroniqueurs attribueront, s’ils le souhaitent, un point de bonus ou de malus à un des pilotes qui ne marquera pas de points dans le classement du SAV.
N’hésitez pas à partager votre vote en commentaire de cet article et à détailler les raisons de vos choix ! Merci de votre participation !
N.B. Chaque vote doit comporter de 6 à 10 pilotes différents, entre 3 et 5 dans le Quinté+, entre 3 et 5 dans le Quinté-. L’ordre dans lequel vous citez les pilotes ne compte pas. Tout vote ne respectant pas ce principe ne sera pas comptabilisé.
Votre phrase « il a fait une course à la Rosberg » peut maintenant utilisé ainsi » il est un champion à la Rosberg » (pour lui comme pour son père). Jamais il n’a menacé Hamilton alors qu’il était au ralenti. Il n’a pas le charisme d’un champion du monde. Il l’a fait l’épicier durant les 4 dernières courses (comme un Button). Il pourra remercier de l’incapacité des mécaniciens d’Hamilton (Dernier en Chine, 10 ème en Russie, problème en Q3 à Monaco, Dernier à SPA et le pire, l’explosion du moteur en Malaisie). De l’autre côté du garage… rien ! Et avec tous cela, il le gagne de justesse. Il ne l’aura jamais battu dans un face à face. Pfff, qu’il profite de ce titre. Cela devrait être le premier et dernier. Je n’exclu pas d’autre problème mécanique pour Hamilton à l’avenir.
Et je comprends pas les messages de Mercedes à Hamilton ?! Pourquoi tu es si lent ? (ben à ton avis !) Laisser le avoir une mince chance d’être champion après que vous lui avez pourri son championnat !
Voilà, bon ça fait du bien ! Je pense que demain ça ira mieux mais fallait que ça sorte.
Je me permets de vous répondre car je trouve votre portrait de Rosberg assez injuste.
Effectivement, un titre à la faveur de Rosberg contre Hamilton ne va pas, pour le moment selon moi, changer l’ordre des choses entre les deux pilotes. Et effectivement, il a joué les épiciers sur la fin de saison en étant… raisonnable. Après tout, qui peut lui en vouloir ? A plusieurs reprises lorsque c’était chaud entre les deux, Hamilton n’hésite pas à le pousser « à la limite de la piste », ou carrément au dehors.
Dire qu’Hamilton a perdu le titre uniquement à cause de ses difficultés mécaniques, c’est quand même oublier les nombreux départs qu’il a raté (plus de 4 fois où il perd 5 places sur le départ), c’est aussi oublier la belle bourde en Espagne (si il avait réussi sa manoeuvre sans planter les deux voitures, on peut supposer qu’il aurait fini devant et aurait donc grapillé 7 points à Rosberg… de quoi gagner justement).
De l’autre côté, Rosberg a eu moins de soucis… cette saison en tous les cas. La Sky a notamment soulevé cette question dans un article sur leur site : http://www.skysports.com/f1/news/24181/10604387/f1-2016-just-how-unlucky-has-lewis-hamilton-been-this-season
On y voit notamment qui si Rosberg a eu plus de soucis cette saison, ça n’est pas la tendance globale au sein de Mercedes, voire même le contraire sur certains aspects (plus du double d’abandons sur panne pour Rosberg en tout par exemple). Aussi, si Rosberg est indubitablement moins excentrique qu’Hamilton, moins blagueur qu’un Vettel ou moins tranchant qu’un Verstappen, ce n’est pas non plus le gars transparent que vous semblez décrire car il s’avère aussi sympathique et tranchant en conférences et en dehors.
Quant à la requête faite à Hamilton… Mercedes a tracé la ligne rouge assez clairement en ce début de saisons en expliquant que tout devait être fait pour permettre la victoire à une Mercedes. Rosberg s’y est plié à Monaco, sport de sa part quand on sait que son coéquipier avait fichu les deux voitures dehors au grand prix précédent ; et visiblement Hamilton n’en a pas vraiment tenu compte cette fois-ci.
Enfin un dernier point : Dire que Mercedes a fichu en l’air le titre d’Hamilton après lui avoir fourni, pendant trois ans, une voiture capable de remporte 51 courses sur 59, quand même…
« On y voit notamment qui si Rosberg a eu plus de soucis cette saison »
—> Comprenez évidemment
« On y voit notamment qui si Hamilton a eu plus de soucis cette saison »
Tant de frustration dans un seul message, c’est beau, j’en aurais presque la larme à l’œil 😀
On ne saura jamais ce que Rosberg aurait pu faire de ces 4 dernières courses s’il avait absolument besoin d’en gagner pour être titré, donc dire qu’il ne mérite pas ce titre me parait fort déplacé.
Et concernant les pannes, il est arrivé 7ème en Chine et 2ème en Russie, et on rappelle qu’il a gagné à Monaco …
Il n’y a donc qu’en Chine et en Malaisie où il perd des points finalement.
On peut aussi se dire qu’avec un meilleur GP à Singapour (3ème alors que Rosberg gagne, parce qu’il manquait de performance ce week-end) et à Baku (5ème alors que Rosberg gagne, parce qu’il n’arrive pas à se servir de son volant) ou encore ses départs manqués notamment au Japon (« seulement » 3ème).
Bref, s’il a effectivement perdu de gros points « par la faute de l’écurie » (qui lui a offert 2 titres et une sérieuse possibilité cette année, quand même …), il l’a aussi perdu sur ses propres erreurs, pour 5 malheureux points qu’il aurait pu avoir en étant parfait.
Peut-on lui en vouloir de ne pas être parfait sur 21 courses ? Non.
Peut-on en vouloir à Mercedes pour les mêmes raisons ? Clairement non.
Bravo à Nico Rosberg, mais pas plus car on a sacré un champion du monde moyen. Sur l’ensemble de la saison ça reste moyen, par rapport à Lewis Hamilton. Espérons qu’en 2017 son pilotage sera plus incisif.
Cette saison 2016 établissant de nouveaux records de domination est enfin terminée ! Célébrons !
Plutôt que de refaire la comptabilité des pannes et compagnie des pilotes Mercedes cette année je préfère compter sur 3 saisons. 2-1 c’est le score final et ça me paraît mériter. Je pense Hamilton légèrement supérieur quand il s’agit de batailler et sur le mouillé mais au final, Rosberg est très méritant est le score final me paraît juste.
C’est chaud de voter pour les Q- quand même !
J’y ai mis Wehrlein / Ricciardo / Räikkönen, mais vraiment pour dire d’en mettre 3 …
Pour la course, 14,5.
Pour le Q+ : Hamilton / Rosberg / Vettel / Hulkenberg / Ocon.
J’ai pas mis Verstappen dont j’estime qu’il a pris trop de risques dans ses batailles en piste pneus morts face au leader du classement …
Vettel a eu l’intelligence de rester très soft dans ses attaques.
Il n’a rien fait de mal mais je ne comprend pas ses dernières résistances à mon sens inutiles et potentiellement catastrophique sur cette course précise.
Je ne l’ai pas mis pour autant dans le Q- car il a fait une belle remontée après s’être essuyé les godasses sur Hulkenberg.
Hamilton j’ai trouvé ça naze sa course au ralenti, c’est anti-sportif, mais en fait je pense que j’aurais fait la même donc je n’en tiens pas compte pour le vote.
Pardonne-moi mon cher Sull, ça tombe sur toi, mais tu n’es pas le seul que j’ai vu dire ça : peux-tu m’expliquer en quoi le fait de rouler plus lentement que son rythme normal est « anti-sportif » ?
Bah Dino a tout dit je crois, mais bon j’en fais pas un scandale hein …
Difficile d’y croire; Rosberg champion s’il fini deuxième en cas de victoire d’Hamilton sur les quatre derniers grands prix calculait-on.
Et les quatre courses se sont déroulées, et à chaque fois le même doublé pour résultat.
Autant dire que les amateurs de suspens et autres rebondissements devront attendre une prochaine fois.
Content que le roue ait enfin tourné en faveur de Nico, champion 2016 sans grand panache à partir de la mi-saison, mais remettant Lewis à sa place. Est-ce la fin d’une suffisance affichée?
Impossible de ne pas déjà se tourner vers 2017, une année au goût de revanche.
Merci au SAV pour faire vivre notre passion commune de la Formule 1.
Quoi qu’on en dise, Rosberg a pleinement mérité son titre. Évidemment qu’il y a eu des faits de courses qui lui ont été favorables et que la fiabilité a davantage été de son côté, mais telles sont les lois du sport. Rosberg a fini avec 5 points d’avance en bouclant les 21 Grands Prix avec les 5 moteurs réglementaires : bravo à lui.
Concernant la tactique de Lewis durant cette course, il est en effet libre de mener le rythme qu’il souhaite et il convient de constater que Rosberg n’est pas allé le chercher. Malgré tout, je trouve que ça manquait de classe, tout comme en manquaient ses déclarations en conférence de presse (bien servi par la presse britannique). Ses tentatives étaient désespérées et franchement ridicules. Pour être sacré, il lui aurait en effet fallu que Rosberg soit 4ème, autrement dit, deux voitures auraient dû passer. Or, pour cela, il lui fallait continuer de ralentir tout en étant sous la pression d’une Red Bull ou d’une Ferrari (au risque de perdre la tête de la course). Bref, Lewis a assuré le suspens, mais on ne peut pas vraiment appeler ça de la course et, en tout cas, ça ne rend aucunement hommage à son talent. Le titre ne pouvait se jouer que sur la fiabilité et, selon moi, la meilleure tactique à aborder était celle évoquée par Wolff après course : foncer, écraser la course de tout son talent en attendant une éventuelle casse de Rosberg. Au pire, il perdait le championnat mais au moins, il aurait montré qui c’était Raoul.
Je suis simplement triste du spectacle qu’il nous a donné aujourd’hui. Ca n’est clairement pas l’accrochage de Schumacher sur Villeneuve, mais ça a tout aussi peu de classe. Dommage de la part d’un pilote qui se fait le chantre du beau pilotage et du panache. Rosberg en aura mis plus en dépassant Verstappen que Lewis sur toute sa course.
Dirais-tu Dino, que Fangio manque de classe ?
« À quelle vitesse faut-il rouler pour gagner une course ? Le plus lentement possible, il suffit juste d’arriver avant le deuxième. » Juan Manuel Fangio
Lewis n’a fait que suivre les conseils d’un quintuple champion du monde !
Même si cette stratégie était vaine, personne n’en doutait. Je ne trouve pas qu’on puisse reprocher à Hamilton d’avoir tout tenté. Il le dit très bien, il était en contrôle permanent. Il n’y avait aucun risque qu’il perde la course. Quoi qu’en dise la direction de Mercedes, ils voulaient que Rosberg soit titré. Rien que le remaniement des équipes de mécaniciens en début de saison le prouve.
Hamilton 10 victoires – Rosberg 9
Hamilton 12 poles – Rosberg 8
Hamilton 17 podiums – Rosberg 16
Hamilton 566 tours en tête – Rosberg 488
Rosberg est proche, mais en dessous.
Lewis a fait des erreurs en course cette saison, mais Rosberg aussi (Espagne, Allemagne et Autriche notamment)
C’est la fiabilité plus que les différentes erreurs de pilotage qui a décidé du champion.
Je trouva ça triste car bien que le dénouement de la saison ait été indécis, il n’y a jamais vraiment eu de lutte.
Ce qui est bien avec les citations Wikipédia, c’est qu’on les sort facilement de leur contexte. Fangio était réputé pour être un pilote économe avec sa mécanique, à une époque où la fiabilité n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui. Sans parler du danger. Lorsqu’il dit qu’il faut rouler le plus lentement possible (pour finir devant le deuxième), il ne s’agit pas dans son esprit de bloquer son adversaire dans l’espoir qu’il soit dépassé par un autre pilote, mais de, comme dit le proverbe, « ménager sa monture pour aller loin ».
Quant aux chiffres, le titre n’est pas attribué au nombre de victoire, ni au nombre de poles, ni au nombre de podiums, ni au nombre de tours menés. Il ne s’agit pas pour moi de comparer Hamilton à Rosberg, car oui, Hamilton est au-dessus de Rosberg. Mais les championnats ne se jouent pas que sur le talent pur. C’est un sport mécanique. Stirling Moss n’a jamais été champion. Mansell ne l’a été qu’une fois (à une crevaison près). Alonso ne l’a été que 2 fois. Mais c’est la loi du sport. Les pilotes en connaissent les règles et les acceptent. Lewis estime être le vainqueur moral de la saison. Si on se plase sur le champs de la moral, on peut alors remettre en cause son titre de 2008 qui se joue en partie à Singapour. La réalité, c’est qu’il n’y a qu’un champion et cette année, c’est Rosberg. Un Rosberg qui a eut la fiabilité de son côté, à moins que, comme le disait Fangio, le pilote ne soit pas complètement étranger à cette fiabilité.
J’adore ta réponse, et sur le fond je suis d’accord avec toi.
Je voulais surtout réagir sur le fait que je ne trouve pas que la manoeuvre de Lewis manque de classe, car il n’a pas été déloyal et n’a pas poussé son équipier à la faute. Il n’a pas été outre mesure.
Oui il a tenté quelque chose et ça n’a pas marché.
Que pouvait-il faire d’autre ?
Franchement, à sa place tout le monde aurait fait la même chose. Ceux qui prétendent le contraire sont hypocrites. D’ailleurs, pas un pilote ne l’accable !
Je trouve très classe au contraire le fait qu’il ait tenu tête à son équipe. N’avaient-ils pas dit qu’une fois le titre constructeurs acquis, les pilotes seraient libre de se battre ? Il me semble que si. Et gêner son adversaire direct pour le titre n’a rien de répréhensible, car justement le pilotage d’Hamilton a été irréprochable.
S’il était si lent que ça et que l’équipe s’inquiétait de perdre la victoire, pourquoi n’a-t-elle pas demandé à Rosberg de dépasser Lewis et d’assurer cette victoire ? Il n’a même pas essayé ! Pas une manoeuvre, pourquoi ? Parce que la victoire pour Mercedes n’était nullement en danger.
Lewis l’a dit, il s’en foutait de perdre la course puisqu’il perdait le titre. Rien n’empêchait Rosberg de gagner, puisque Lewis était lent. (Ah si, Rosberg, même à son top, sera toujours intrinsèquement plus lent…) Et j’estime Lewis suffisamment intelligent pour ne pas tenter d’accrocher Rosberg – si celui-ci avait essayé de le doubler.
Car là il aurait été en faute et tout le monde lui serait tombé dessus. Et à juste titre, moi le premier !
Sinon, à quoi bon faire la course ?
Bon bah Lewis tu pars premier, Nico deuxième. Donc t’as perdu le titre. Oui on va figer les positions dès le départ pour assurer le doublé. Ou sinon t’embêtes pas va. Viens même pas sur la grille, ça sert à rien, rentre chez toi. Ce sera Nico le champion de toute façon. Faudrait pas écorner l’image de Mercedes…
@Rudel
« [Rosberg] n’a même pas essayé ! Pas une manoeuvre, pourquoi ? Parce que la victoire pour Mercedes n’était nullement en danger. »
Je ne suis pas d’accord. On oublie trop de dire que si la tactique d’Hamilton est possible, c’est parce que deux voitures identiques avec la même stratégie de pneus ont très peu de chances de se doubler sans erreur du leader, à cause des perturbations aérodynamiques et de la gestion des pneus. On dit que ce qu’a fait Hamilton est inédit, c’est vrai, mais ça l’est justement parce que ça tire avantage d’un phénomène apparu ces 15-20 dernières années avec le perfectionnement de l’aero.
D’un côté, Hamilton levait le pied dans le secteur 3 – et ne risquait rien sans faire d’erreur parce que les lignes droites y sont trop courtes -, Rosberg revenait donc dans un flux d’air très perturbé et perdait par conséquent du temps dans les virages 2-3-4, étant du coup rejeté trop loin pour pouvoir porter une attaque dans le secteur 2 – malgré l’aspiration et la compensation du DRS !
De l’autre, si Rosberg s’était vraiment top entêté à coller aux basques d’Hamilton dans le secteur 1 pour tenter une attaque, en tapant dans ses pneus pour compenser la perte d’appui, il aurait pris le risque – rédhibitoire s’il s’était réalisé – de tuer ses gommes et de se retrouver réellement à la merci du peloton. Un pilote avec peut-être plus de panache mais moins de jugeote aurait peut-être essayé de gagner la course… mais aurait probablement tout perdu. Hamilton a fait ce qu’il fallait… mais Rosberg aussi !
Si ce souci de turbulences avait été moindre, Rosberg aurait pu rester plus proche d’Hamilton dans le premier secteur et être en meilleure position de l’attaquer dans le deuxième. Évidemment, la configuration du circuit joue, c’est plus compliqué quand le secteur avec les bouts droits est précédé de celui avec les virages rapides. Mais globalement, cette saison est une des plus probantes en la matière, et heureusement que l’aspect stratégique a été renforcé : sans ça, dépasser aurait été très difficile. D’ailleurs, il est probable que ce soit pire l’année prochaine avec le nouveau règlement, sauf si les pneus tiennent leur promesse de mieux encaisser l’attaque des pilotes.
Et pour revenir à Rosberg, quand il lui a vraiment fallu vraiment doubler pendant cette course, il s’y est employé, et pas sur n’importe qui : on sait tous qu’attaquer Verstappen, c’est quand même prendre un certain risque. Mais c’était une voiture intrinsèquement moins rapide et chaussée de pneus usés – bien qu’initialement plus tendres.
Je te rejoins totalement, Dino, sur la question du mérite de Rosberg. J’irai même plus loin en disant carrément que la question du mérite est une question qui n’a pas à se poser. Les titres ne se nourrissent pas de mérite mais bien de résultats et les résultats sont des sanctions objectives et n’ont, heureusement, pas à être jugés sur le mérite. L’emporter de 1, 5, 10, 25 ou 50 points, c’est toujours l’emporter et c’est tout, quelles qu’aient été les circonstances, qu’elles aient été les réussites, qu’elles qu’ait été la part de chance que chacun estime dans le succès d’untel ou d’untel.
Le reste ce ne sont des que façons pour les uns de glorifier ou pour les autres d’abaisser des gens qui, au final, sont au-dessus ou en-dessous d’une ligne qui se trace à chaque fin de saison, qui départage le champion des autres.
Après sur la course, je ne te rejoins pas du tout. Et je dis ça d’autant plus facilement que j’ai réellement été surpris que Hamilton mette en place cette tactique. Je pensais, bien naïvement, qu’il ne le ferait pas : tout simplement car cela me paraissait être risqué, trop risqué. Quand je l’ai vu faire, très sincèrement, j’ai aimé cela. J’ai aimé voir que Hamilton voulait encore, alors que tout indiquait que Rosberg serait champion, tenter cet ultime coup de poker, celui de l’obliger à être pris en sandwich et ce, sans jamais agir de façon contraire à la règle la plus basique de la course.
Et, pour moi, ce qu’il a fait le grandit lui mais grandit aussi Rosberg dans le même temps : aucun des deux, je dis bien aucun des deux, n’aurait vécu pareille course et n’aurait eu à montrer ce qu’ils ont montré s’il n’avait pas décidé cela et c’est un épisode bien plus glorieux de leur rivalité que beaucoup d’autres qui se sont déroulés sur ces trois années. Le scénario de la course seul en tête n’aurait pas eu un tel retentissement car si Hamilton avait terminé avec beaucoup d’avance, Rosberg aurait terminé second sans transpirer et surtout, je pense que contrairement à ce que tu dis, personne n’aurait conclu que Hamilton était supérieur : tout le monde aurait dit « Rosberg a assuré son titre », car Rosberg aurait eu tout loisir de le faire, exactement comme beaucoup l’ont dit pour les trois deuxièmes positions précédentes.
Au sortir de cette course, je trouve qu’il n’est pas possible de dire que Hamilton a manqué de classe, au contraire, il a prouvé s’il le fallait encore qu’il avait dans le sang la victoire ultime et surtout qu’il n’acceptait pas de faire reposer sa chance de titre sur l’unique défaillance qu’il aurait sans doute attendu en vain, et le tout en restant dans les règles. Et Rosberg a prouvé s’il le fallait encore que dans une situation hautement critique et possiblement dangereuse, il savait tenir la pression et surtout qu’il a su prendre le risque de tout perdre quand il s’est agi de dépasser Verstappen pour aller conquérir ce Graal que peu lui promettaient.
J’ai vu deux pilotes au sommet de leur art, dans des registres différents de ceux auxquels ils nous habituent, mais courageux tous les deux à leur niveau, et qui, je pense, ont donné une belle image de la F1.
Il va falloir qu’on se mettre d’accord sur le mot classe. Voilà ce que me dit le Larousse : « Familier. Qui a de la classe, distingué, chic : Un mec très class. Des filles classe. »
Certes, Lewis a montré que c’est un battant qui ne fait aucun cadeau. Certes, c’est une qualité chez un pilote qui prétend au titre (qualité que les fans de Lewis lui reconnaissent en la reprochant souvent à Rosberg). Mais est-ce que le fait de rouler au ralenti pour bloquer ton adversaire est distingué ? Chic ? Non.
Encore une fois, Lewis aurait pu faire sa course, la dominer et il n’y aurait pas eu de débat sur la manière. Contrairement à ce que dit Rudel, tout le monde n’aurait pas fait ça. JE n’aurai pas fait ça. C’est facile de dire que si on affirme le contraire, on est un hypocrite. Non, quand on dit le contraire, on a simplement des valeurs différentes.
Affirmer que Lewis était au sommet de son art, là, en ralentissant comme il l’a fait, c’est chercher du talent là où il n’y en a pas. Lewis est un pilote tellement beau à voir quand il exploite sa voiture, un pilote dont on regrette souvent qu’il soit « ralenti » par les pneus, la stratégies, etc. On ne peut pas dire que le voir rouler comme il l’a fait dimanche relevait de l’art. Alors, oui, piloter lentement demande une science et je fais partie de ceux qui défendent le fait que rouler à l’économie (comme l’impose la F1 actuelle) demande du talent, un savoir-faire. Que c’est un art. Mais, dans ce contexte, je n’y trouve rien d’artistique. Le sentiment qu’il roule lentement pour nuire à son adversaire l’emporte et, il lui serait rentré dedans que ça n’aurait pas changé ma désapprobation. Je suis surtout déçu parce que j’étais convaincu que Lewis ne s’abaisserait pas à ça. Qu’il valait mieux que ce qu’Horner pouvait suggérer. J’avais tort et je trouve que l’image de la F1 n’en est pas sortie grandie. Oui, ça sert la légende de F1, comme les épisodes Prost/Senna l’ont servi avant ça, mais je ne pense pas que le sport en lui-même puisse s’enorgueillir de voire un triple champion user de tels stratagèmes.
Libre à chacun d’avoir pris du plaisir dans la course de dimanche, mais je n’ai pas trouvé ça agréable. Certes, ça a apporté du piquant et du suspens, mais j’aurais largement préféré que Lewis plie la course en deux comme il a le potentiel de le faire et comme il l’a fait lors des précédentes. Je ne doute pas que vous affirmerez le contraire, mais qu’est-ce que l’on aurait entendu si les rôles avaient été inversés ?
Et j’en profite parce que je lis, ici et là, que Lewis a été très classe après la course, dans ses déclarations à l’intention de Rosberg. J’aimerais seulement rappeler que ses premières déclarations sont à l’adresse de l’équipe (parce qu’il sait qu’il à fait quelque chose de nature à nuire à leur relation) et que quelques jours plus tôt il estimait être le champion moral du championnat (sans compter ses autres déclarations).
Lewis est un pilote brillant. Je suis l’un de ses plus fervents critiques, au même titre que je peux être le plus grand critique de Vettel, je peux être un fervent défenseur de Lewis quand je l’estime juste. J’ai notamment été parmi les premiers à souligner sa capacité à économiser ses pneus Pirelli à une époque où on ne parlait que de sa vitesse de pointe et où on craignait qu’il soit victime de la politique de dégradation pneumatique adoptée en Formule 1. J’ai toujours affirmé que je n’aimais pas l’homme et que je préférais le pilote. Ce week-end, le pilote ne valait à mes yeux pas beaucoup mieux que le pilote.
Le seul mérite que je lui reconnaîtrais sur ce week-end, c’est qu’il n’a pas fait de cinéma. Il n’a pas cherché d’excuse. J’ai aimé que Vettel dise qu’il avait volontairement désobéit aux consignes en Malaisie. J’aime quand Verstappen dit clairement ce qu’il pense. Et j’ai aimé que Lewis ne nous inflige pas de fausses explications. Il a pris ses responsabilités, il assume et je respecte ça. Mais, à la place de Mercedes, je ne laisserai pas passer (même s’ils ont déjà trop laissé passer de choses avec Lewis).
Tes deux commentaires m’évitent d’écrire mon ressenti. J’y souscris totalement.
« Mais est-ce que le fait de rouler au ralenti pour bloquer ton adversaire est distingué ? Chic ? Non. » Eh bien moi, je ne vois pas en quoi ça ne l’est pas. 🙂 Classe est un mot déjà employé de façon subjective alors « distingué » et « chic », appliqué au sport auto, ça me parait insoluble !
Comme souvent notre désaccord est plus profond que le simple débat sur Abu Dhabi, je me contenterai donc de dire que nous ne regardons pas les choses à travers le même prisme et qu’en cela, il ne sert pas à grand chose que je réponde, je ne ferai que redire ce que j’ai déjà dit et nous tournerions en rond.
La seule chose que je dirai par rapport à ton raisonnement c’est qu’il me parait toujours un peu audacieux d’affirmer comment nous, bien loin d’être des compétiteurs au niveau où le sont ces gens, dans cette position, on aurait réagi, dans le vif du sujet, lors d’une finale de championnat du monde de F1 : depuis que je regarde la F1, j’ai vu des pilotes très talentueux faire des erreurs et prendre des décisions que le plus mauvais pilote de F4 italienne ne ferait/prendrait pas, des multiples champions du monde se fourvoyer totalement en enfreignant des règles pour sortir des gens, des équipes multi-titrées perdre totalement pied sur le plan stratégique, des gens très expérimentés commettre des fautes de débutants, et à l’inverse des gens se transcender sans commune mesure, faire les choix parfaits, appliquer une stratégie sans faille, parfois tout cela en même temps… et tout ça face à la perspective du titre.
Et je dis ça d’autant plus sincèrement que je ne sais pas jusqu’où, moi, j’aurais été capable d’aller ou de ne pas aller dans de telles circonstances avant. Alors me mettre dans leur position après coup, personnellement je ne m’y risque pas.
Concernant les déclarations d’Hamilton, je suis globalement d’accord ; il n’a jamais excellé dans ce domaine – même s’il sait être bon – mais c’est aussi sa nature et ce qui fait de lui ce qu’il est dans ce qu’il a, pour moi, de plus attachant et de plus agaçant.
Ce débat a beaucoup de similitudes avec celui qui oppose dans le football la culture du résultat et celle du jeu. Quelque part, Hamilton a un peu joué le rôle de l’équipe qui gare l’autobus tout le match, qui ne prend pas un pion malgré la pression de l’équipe adverse, et qui une fois sur deux te met un contre miraculeux à la 90ème+4 : c’est pas joli joli, mais c’est une façon de gagner. Pour Hamilton, une fois en tête au premier virage, c’était la seule manière d’influer lui-même sur son destin.
Encore une fois, c’est pas forcément beau, ça manque évidemment de panache, mais ça montre aussi la soif de victoire du bonhomme. Il a préféré ne pas être un perdant magnifique mais un perdant qui n’aura pas de regrets sur cette course. C’est compréhensible que ça ne colle pas à la conception que d’aucuns se font de la Formule 1.
Personnellement, ce qui me dérange le plus, c’est pas tant ça que la défiance envers l’équipe : peu importe si le championnat constructeurs est joué, une victoire pour l’équipe est une victoire. Même si le championnat pilotes est le plus médiatique, la F1 est d’abord un sport d’équipe dont le pilote est un maillon important car le dernier, mais un maillon « seulement ». Et ce même si l’écurie n’a que de menus moyens de se faire respecter, et seulement a posteriori. À un moment, il faut que le pilote ne l’oublie en aucune circonstance et que les écuries trouvent des sanctions appropriées pour ne pas se faire constamment marcher dessus. En plus, Mercedes, c’est franchement pas les pires au niveau contraintes pour les pilotes.
bravo a rosberg , j’espere qu’il va enfin pouvoir se lâcher un peut plus et que ça va lui donner le boost qui lui manque !
enfin la saison de calvaire est fini ! j’en pouvais plus de ces courses chiantes les une après les autres .
le meilleur moment des weekends , c’était les essais libres merci francky ^^ !!
Félicitation à Rosberg qui n’est pas aussi flamboyant qu’Hamilton mais qui par contre est plus régulier qu’Hamilton (Azerbaïdjan par ex.). Pour ceux qui critique sa fin de saison, je rappelle celle de l’année dernière où il a gagné toutes les courses. J’ai mis une bonne note à cette course pour la tension jusqu’au presque dernier tour (Vettel n’aurait je pense jamais tenté quoique ce soit sur Rosberg). Soutenant Rosberg cette année, je ne fais aucun grief à Hamilton qui était dans son rôle et qui est resté correct.
J’espère que la saison prochaine nous permettra d’avoir ce suspens jusqu’au bout avec des courses beaucoup plus animées… Et il reste le regret de ne pas avoir eu de confrontation direct entre les deux pilotes Mercedes.