Grande-Bretagne 2015 – Preview : Chapeau melon et Flèches d’argent

Avant le début du Grand Prix de Grande-Bretagne, l’équipe du SAV de la F1 vous propose sa présentation de la neuvième manche de la saison 2015 du Championnat du Monde de Formule 1.

Le circuit

Théâtre du premier Grand Prix de l’Histoire du Championnat du Monde de Formule 1, Silverstone est toujours là 65 ans après, et ce jusqu’en 2026 au minimum, malgré l’alternance avec Aintree puis Brands Hatch et la menace de Donington à la fin des années 2000. Pour ce faire, le circuit a dû se mettre au goût du jour après avoir résisté pendant 40 ans.

En effet, comme beaucoup de circuits britanniques, le tracé a débuté son histoire en serpentant sur le goudron d’anciens aérodromes militaires mis en place par la Royal Air Force lors de la Seconde Guerre Mondiale. En l’occurrence, après avoir utilisé les pistes elles-mêmes, le circuit de Silverstone a emprunté en 1950 les voies de circulation qui les entourent. Le menu était alors très simple : 5 terribles courbes rapides à droite (Copse, Becketts, Stowe, Club et Woodcote) et des pleines charges avec des brefs virages à droite pour les relier ! Malgré l’installation d’une chicane, d’abord dans le virage de Woodcote puis juste avant par la suite, c’est sur ce tracé que Keke Rosberg a signé en 1985 une pole à la vitesse moyenne de 259 km/h, record qui a tenu jusqu’en 2002.

Mais la raison devait l’emporter sur la passion et en 1991, la piste a été entièrement revue pour ralentir les voitures. Pour autant, le tracé a gardé un certain caractère : Copse est resté inchangé, Becketts a été remplacé par un des plus beaux enchaînements de tout le calendrier, Stowe n’a été que légèrement resserré, et Club, bien que précédé d’une chicane, est resté un virage compliqué puisqu’il faut y réaccélérer en appui. Alors oui, l’espèce de Stadium à la Hockenheim qui a été rajouté en fin de tracé n’était pas très intéressant, à tel point qu’il a été maintes fois modifié au fil des années, même s’il a mené à la création du virage de Bridge, un droite très rapide en descente qui demandait des attributs masculins très développés.

Mais finalement, sous la menace de Bernie Ecclestone de faire valoir son contrat avec Donington, le circuit a une nouvelle fois dû évoluer, en modifiant encore son tracé entre Club et Brooklands en 2010 puis en construisant pour 2011 des nouveaux stands entre Club et Abbey. Alors certes, même si le nouveau virage d’Abbey n’a pas à rougir face à d’autres, cette nouvelle section n’est pas forcément la modification la plus enthousiasmante qui ait été apportée à un circuit de Formule 1. Mais encore une fois, le circuit a préservé l’essentiel de son caractère. Et puis, c’est ça ou bien on va en Thaïlande ou en Corée du Sud. Ça fait réfléchir, non ?

Gusgus

Les enjeux

Avec une victoire de plus dans son escarcelle, Nico Rosberg arrive dans le berceau de la F1 plus confiant que jamais depuis le début de la saison. Son rival Lewis Hamilton, lui, doit se remettre de la course autrichienne durant laquelle il a été un cran en dessous. Mais le tracé de Silverstone est très différent de celui du Red Bull Ring et correspond davantage à ceux sur lesquels Lewis a clairement posé son empreinte cette année. Il est donc difficile de prédire qui sortira vainqueur de cette lutte tant le combat se jouera autant en piste qu’en dehors.

Derrière, il devrait être évident que l’avantage est chez Ferrari. Cependant, il faudra pour cela ne faire aucune erreur car, comme l’a démontré le dernier épisode, les Williams sont en embuscade juste derrière prêtes à saisir la moindre opportunité. De plus, Massa et Bottas ont prouvé que leur duo est aussi fiable que leur monture, contrairement à Vettel et Räikkönen dont l’un ou l’autre est souvent victime d’une erreur ou une défaillance. Quant à savoir si une de ces deux équipes arrivera à venir titiller les Flèches d’argent, c’est un scénario pour lequel beaucoup seraient prêts à signer.

Plus loin, le peloton se confirme de plus en plus comme étant à géométrie variable et dont la réorganisation dépend de paramètres difficiles à cerner. En commençant par les Red Bull et les Toro Rosso qui, si elles ne changent pas de moteur, de boite de vitesses ou de tout autre élément sujet à pénalité, ont bon espoir de bien figurer dans le top 10. Mais Force India arrive avec la vraie voiture 2015, dont on n’a rien vu encore et qui pourrait être une véritable surprise dans un sens comme dans l’autre. Quant aux Lotus, qui ont toujours un problème de fiabilité à un moment donné, la première tâche sera de rejoindre l’arrivée car quand cela arrive, Maldonado et Grosjean sont souvent en mesure de ramener des points.

Enfin, le cas Sauber dépend avant tout de l’apport en évolutions pour rester au contact des autres plus qu’à autre chose, pour cette écurie en difficulté financière. À n’en pas douter, chez McLaren on doit avoir à cœur de faire un bon résultat à domicile et de conjurer le sort des abandons. Et même si ces derniers ont peu touché les Manor, il n’y a qu’un infime espoir de les voir autre part qu’aux dernières places, malgré l’annonce d’un nouveau package aéro.

Sans plus attendre, voici donc les questions auxquelles le GP de Grande-Bretagne devrait répondre :
– Rosberg parviendra-t-il à égaler Hamilton au nombre de victoires cette saison ?
– La nouvelle Force India vaudra-t-elle toute l’attente qu’elle a suscité ?
– McLaren décrochera-t-elle de nouveaux points sur ses terres ?
– Les têtes pensantes de Red Bull auront-elles une raison de plus de s’en prendre à Renault ?
– La pluie viendra t-elle chambouler tous les pronostics ?

Et celles auxquelles il ne devrait pas répondre, ou alors par accident :
– Une « pierre d’argent », des « Flèches d’argent » mais des trophées en plastique ? Vraiment ?
– Qui a le plus de chances d’abandonner piteusement dans du gazon ce week-end : Alonso ou Monfils ?
– Hülkenberg passera-t-il facilement de l’euphorie mancelle à Nigel Mansell ?
– Les organisateurs de la course ont-ils renommé la barrière abîmée en 2014 le « rail-kkönen » ?
– La canicule : pneus qui la tiennent, freins qui se brûlent ? (pardon)

Buchor

Les infos indispensables

● La distance. 52 tours du Circuit de Silverstone (5,891 km) sont prévus, pour une distance totale de 306,198 km.

● Les pneus. Pirelli fournira aux pilotes, pour cette manche, les pneus P-Zero Mediums (blancs) et Durs (orange). Comme toujours, en cas de piste humide, les pilotes disposeront des pneus Cinturato pour la Pluie (bleus) et pour des conditions Intermédiaires (verts).

● Le DRS. Deux zones DRS seront mises en place à Silverstone : la première entre les virages 5 et 6 avec un point de détection situé avant le virage 3 et la seconde dans la ligne droite arrière, entre les virages 14 et 15, avec un point de détection juste avant le virage 10.

● Le commissaire-pilote. Pour cette course, le quatrième membre du collège des commissaires sera Nigel Mansell, le Champion du Monde de F1 1992 et Champion CART 1993. Le Britannique est commissaire-pilote pour la quatrième édition consécutive du GP de Grande-Bretagne. Il a aussi officié à ce poste en Belgique (2010 et 2011), à Monaco (2012) et aux États-Unis (2013).

● Le Grand Prix 2014. Une nouvelle fois perturbées par la pluie, les qualifications placent tout de même le leader du championnat Nico Rosberg en pole position, avec un avantage certain puisque Lewis Hamilton, piégé, est seulement 6^ème sur la grille, Sebastian Vettel, les deux McLaren et Nico Hülkenberg étant intercalés entre les deux Mercedes. Au départ, les deux Allemands se manquent, laissant les McLaren et Hamilton les passer. De son côté, Kimi Räikkönen, qui s’élançait en fond de grille, sort trop large du virage « Aintree », continue d’accélérer et perd le contrôle de sa Ferrari en revenant en piste. Il heurte violemment le rail – qui devra être réparé pendant près d’une heure – avant d’être catapulté en milieu de trajectoire où Kamui Kobayashi l’évite de justesse avant que Felipe Massa échappe au pire en mettant sa Williams en travers avant de toucher la F14-T à faible vitesse. Le drapeau rouge est brandi.

Une fois les réparations terminées, la course reprend par un départ lancé. Hamilton prend l’avantage sur Magnussen puis Button pour se retrouver à 5 secondes de Rosberg. Les Flèches d’argent sont une nouvelle fois seules au monde à Silverstone. Après le premier arrêt, le Champion du Monde 2008 commence à reprendre du terrain sur son équipier. Mais, au 29^ème tour, Rosberg ralentit soudainement, victime d’un problème de boite de vitesses. La foule exulte quand Hamilton le passe. L’Allemand s’arrête dans l’herbe à « Chapel » puis se retire du Grand Prix, pour son premier abandon de la saison. La messe est dite pour la victoire. Plus loin, une lutte passionnante pour les accessits s’engage pendant une dizaine de tours entre Fernando Alonso et Sebastian Vettel, qui termineront respectivement 6^ème et 5^ème. Le podium est complété par Valtteri Bottas sur Williams et Daniel Ricciardo sur Red Bull, qui aura résisté de justesse au retour de Jenson Button. Sur le podium, Hamilton se plaint de son trophée en plastique mais l’essentiel n’est pas là : après avoir accusé 29 points de retard, il n’est plus qu’à 4 unités de Rosberg au classement général.

● Les troisièmes pilotes. Pour ce Grand Prix, Jolyon Palmer occupera le baquet de la Lotus E23 Hybrid en lieu et place de Romain Grosjean lors des EL1. Du côté de Sauber, Rafaelle Marciello prendra le volant en remplacement de Marcus Ericsson. Chez Williams, enfin, Susie Wolff démarrera le week-end avant de redonner sa monture au pilote qu’elle aura remplacé.

● Les horaires du GP.
Essais libres 1 : vendredi 3 juillet, à 11h00.
Essais libres 2 : vendredi 3 juillet, à 15h00.
Essais libres 3 : samedi 4 juillet, à 11h00.
Qualifications : samedi 4 juillet, à 14h00.
Course : dimanche 5 juillet, à 14h00.

● Les rendez-vous du SAV.
Top/Flop des essais libres : samedi 4 juillet, après les EL3.
SAV des qualifications : samedi 4 juillet, 20h30 en direct (podcast publié dans la foulée).
Début du vote pour le Quinté± : dimanche 5 juillet, juste après la course.
SAV de la course : lundi 6 juillet, 20h30 en direct (podcast publié mardi 7 juillet).

Fab