Monaco 2015 – Preview : Mercedes, les princes des rails ?
|Avant le début du Grand Prix de Monaco, l’équipe du SAV de la F1 vous propose sa présentation de la sixième manche de la saison 2015 du Championnat du Monde de Formule 1.
Le circuit
On nous dit généralement que plus il y a de dépassements, plus il y a de spectacle. Or, à mon sens, la course monégasque est par essence une des plus spectaculaires malgré la quasi-impossibilité de se dépasser. Le simple fait de voir une vingtaine de monoplaces serpenter à quelques millimètres des rails, même sans se dépasser, ne peut laisser indifférent. L’intérêt est ailleurs, dans la proximité entre la trajectoire la plus tendue et celle qui provoque l’irréparable, dans la répétition de l’effort qui est la plus élevée (78 tours), dans le niveau de concentration et de précision par conséquent demandé.
On nous assène aussi comme une vérité que plus les voitures vont vite, mieux c’est. Pourtant, Monaco est le tracé le plus lent de la saison, la vitesse moyenne se situant autour des 150 km/h au lieu de 200 en général. Je ne vais pas vous faire l’affront de détailler le tracé, que vous connaissez plus que par coeur, mais toutes les courbes passent sous les 160 km/h outre le droite sous le Tunnel – mais est-ce vraiment un virage ? – et l’entrée de la Piscine. Et pourtant, ça suffit largement à mettre pilotes et écuries en difficulté.
En tout cela, en plus de dézinguer ces paradoxes, Monaco est tout simplement la quintessence de la F1, promouvant le talent et le courage quasi-inhumain dont font preuve les pilotes à jeter leur bolide de virage en virage, et c’est pour ça que ce circuit est précieux. Et tant pis s’il faut pour cela s’asseoir un peu sur les règles de sécurité et supporter l’intrusion annuelle dans notre sport du superficiel, du glamour et du people.
Gusgus
Les enjeux
Les différents pilotes de Formule 1 se retrouvent sur le terrain de jeu de Nico Rosberg, autant au littéral qu’au figuré. Car même s’il court sous bannière allemande, c’est à Monaco qu’a grandi Nico, mais c’est aussi en 2013 et en 2014 que s’est imposé sur ses terres le local de l’étape. Avec un moral reboosté, suite à sa victoire en Espagne et arrivant en terrain connu, Nico Rosberg s’affirme comme l’un des prétendants certains à la victoire ce week-end. Lewis Hamilton aura donc fort à faire le samedi comme le dimanche, les qualifications jouant un rôle prédominant dans le classement de la course.
Derrière le duo des Mercedes, se trouve encore une fois Ferrari. Néanmoins, il se dit que la 3ème place du podium n’est pas forcément garantie pour les rouges. Barcelone avait mis en avant des problèmes de motricité des SF15-T dans les virages lents. Or justement à Monaco il n’y a que ça. Du côté de Williams ce n’est pas forcément folichon non plus. La FW37 conserve les caractéristiques de sa devancière, et donc son manque de motricité aussi. La lutte pour cette 3ème place pourrait donc se partager entre les pilotes Ferrari ou Williams.
Après ces trois grandes forces, nous rentrons désormais dans une énorme sphère d’inconnues. Toro Rosso, Red Bull, Lotus, Sauber, McLaren et Force India. 6 équipes potentiellement capables d’aller se battre pour les points, à des degrés divers. Leurs performances seront d’autant plus resserrées par le caractère atypique du circuit urbain de Monaco, gommant certaines disparités entre monoplaces. En titre d’exemple, là où Barcelone était un calvaire pour Force India, Monaco peut permettre à cette équipe de retrouver temporairement les points. Néanmoins parmi cette liste de 6, les projecteurs restent toujours braqués sur McLaren, auteurs d’une progression régulière depuis le début de saison. Le tracé monégasque les aidera-t-il à marquer leurs premiers points ?
Mais encore une fois je me dois de rappeler le caractère totalement imprévisible de Monaco, où une averse, un carton dans le peloton, une Safety Car peuvent chambouler tout classement établi ou préétabli. Nous ne sommes pas à l’abri d’un résultat inattendu où d’une performance exceptionnelle, le dernier exemple en date étant les premiers points de Jules Bianchi l’année dernière au volant de sa Marussia.
Sans plus attendre, voici donc les questions auxquelles le GP de Monaco devrait répondre :
– Auteur d’un fabuleux record de 3 abandons en 3 départs sur ce circuit, Maldonado prolongera-t-il sa série ?
– Rosberg : Barcelone était-il un incident isolé ?
– Quels seront les cons qui détruiront leurs monoplaces dans les murs ?
– Quels seront les maillots de bain tendance de l’été à venir ?
– En cas de vainqueur inédit, pourra-t-on dire qu’il entre dans le « ces rails » ?
Et celles auxquelles il ne devrait pas répondre, ou alors par accident :
– La McLaren Honda, tondeuse de luxe pour l’Hôtel de Paris ?
– Merhi dans les points ? Non, on déconne.
– Les jumeaux princiers remettront-ils le trophée au vainqueur ?
– Vous préférez vraiment le Monaco à la bière ?
– Sérieux, il est où le diamant qui était sur le museau de la Jaguar de C. Klein en 2004 ?
Victor
Les infos indispensables
● Le DRS. Une seule zone DRS sera mise en place à Monaco : dans la « ligne droite » de départ/arrivée avec un point de détection entre les virages 16 et 17.
● Le commissaire-pilote. Pour cette course, le quatrième membre du collège des commissaires sera la légende du Mans Tom Kristensen. Le Danois a déjà occupé ce poste en 2011 lors du GP d’Allemagne, en 2012 en Australie, en Espagne et au Brésil, en 2013 à Monaco et en Inde, en 2014 en Autriche mais aussi cette saison pour la manche inaugurale en Australie.
● Le Grand Prix 2014. La course est disputée après une séance de qualifications houleuse, durant laquelle Nico Rosberg, en tête alors que Lewis Hamilton s’élançait dans sa dernière tentative pour aller chercher la pole, avait tiré tout droit à « Mirabeau » entraînant immédiatement la sortie des drapeaux jaunes et donc l’avortement du tour de son équipier. Si le geste n’est pas réprimandé par les commissaires, le Britannique et une partie des observateurs estiment que la manœuvre n’est pas tout à fait involontaire. Quoiqu’il en soit, le lendemain, l’Allemand s’élance de la première place et malgré la pression que lui mettra Hamilton une grande partie de la course, il s’imposera de nouveau « chez lui ». Le véritable fait marquant de cette course vient de l’arrière : profitant de quelques périodes chaotiques, et notamment des voitures de sécurité sorties dans le 1er et le 26ème tour, Jules Bianchi se hisse – et notamment au prix d’un incroyable dépassement au chausse-pied sur Kamui Kobayashi dans la « Rascasse » – à proximité des points avec sa Marussia. Dans la dernière partie de la course, profitant de l’abandon de Bottas et surtout de l’erreur de Kimi Räikkönen qui se manque à l’épingle du Grand Hotel et emporte avec lui Kevin Magnussen, et même pénalisé de 5 secondes, Bianchi rentre définitivement dans le top 10 inscrivant les deux premiers points de sa carrière et de Marussia.
● Les troisièmes pilotes. Pour ce Grand Prix, aucune écurie ne fera appel à un troisième pilote.
● Les horaires du GP.
Essais libres 1 : jeudi 21 mai, à 10h00.
Essais libres 2 : jeudi 21 mai, à 14h00.
Essais libres 3 : samedi 23 mai, à 11h00.
Qualifications : samedi 23 mai, à 14h00.
Course : dimanche 24 mai, à 14h00.
● Les rendez-vous du SAV.
Top/Flop des essais libres : samedi 23 mai, après les EL3.
SAV des qualifications : samedi 23 mai, 20h30 en direct (podcast publié dans la foulée).
Début du vote pour le Quinté± : dimanche 24 mai, juste après la course.
SAV de la course : lundi 25 mai, 20h30 en direct (podcast publié mardi 26 mai).
Fab