Rapport Bianchi, Conseil Mondial, McLaren : l’actu en vrac avant la prochaine émission
|L’équipe du SAV de la F1 est revenue, dans une émission en direct, sur l’actualité F1 des deux dernières semaines et notamment sur le rapport sur l’accident de Jules Bianchi.
[tab:Le rapport sur l’accident de Jules Bianchi]
Les experts rendent le rapport sur l’accident de Jules Bianchi
À la suite de l’accident de Jules Bianchi, le 5 octobre dernier lors du Grand Prix du Japon, la FIA avait chargé un comité d’experts de rendre un rapport les circonstances dans lesquels la Marussia frappée du numéro 17 avait pu, en sortant de la piste dans le virage 7 du circuit de Suzuka, terminer sa course dans un engin de levage, laissant le pilote inconscient et très gravement blessé à la tête.
Ce rapport a été rendu la semaine passée, à Doha, où se tenait le Conseil Mondial du Sport Automobile. Si la version complète de 396 pages n’a pas été dévoilée – suscitant l’incompréhension de certains observateurs, dont l’ancien médecin de la F1 Gary Harstein, sur son blog – les conclusions et les recommandations ont, elles, fait l’objet d’un communiqué de presse sur le site de la FIA repris massivement par l’ensemble des médias généralistes ou spécialisés.
Les conclusions reviennent sur les circonstances et les causes de l’accident du pilote français, mettant en avant plusieurs éléments, à commencer évidemment par le rôle de la pluie dans le drame. Dans le même temps, le rapport indique que Jules Bianchi « n’a pas suffisamment ralenti pour éviter la perte de contrôle » de sa monoplace, tout en précisant que si les doubles-drapeaux jaunes étaient respectés « aucun concurrent, ni aucun officiel ne devrait être mis en danger physique ou immédiat ».
Par ailleurs, le rapport dédouane la direction de course qui a agi « conformément à la réglementation », usant d’une interprétation, concernant le déploiement d’un engin de levage, faisant suite à « 384 incidents lors des huit années précédentes ». Du côté de la voiture, il est précisé que le système de freinage à commande électrique – le brake-by-wire – de la Marussia MR03 a empêché l’activation de FailSafe, un algorithme chargé de couper le moteur quand le pilote appuie simultanément sur les freins et l’accélérateur, même si le rapport n’apporte pas de précisions quant à l’importance de ce facteur.
Plus loin, il est aussi précisé que « toutes les procédures de sauvetage et médicales ont été suivies », ce que Gary Harstein considère comme « manifestement faux », rappelant que lors de la conférence de presse tenue à Sotchi, Jean-Charles Piette, le coordinateur des urgences médicales, avait indiqué qu’il avait fallu « 32 minutes » pour que Bianchi atteigne l’hôpital de Yokkaichi. Les textes quant à eux prévoient qu’une évacuation par ambulance peut être réalisée si le centre médical peut être atteint en « approximativement 20 minutes » (annexe H du Code sportif international).
Du côté des recommandations, le rapport en liste sept. Parmi celles-ci, la première concerne la mise en place d’une « nouvelle réglementation pour les doubles-drapeaux jaunes », initiative prise par la FIA dès l’après Suzuka avec les tests de la Virtual Safety Car (VSC) et des slow zones, qui aboutiront sur des modifications règlementaires. La quatrième recommandation concerne l’heure de départ des Grands Prix, avec la proposition de ne plus faire s’élancer une course à moins de quatre heures de la nuit, pour éviter la baisse de luminosité connue au Japon, combinée avec les conditions météo difficiles. Une amélioration des essais pneumatiques sur piste humide, du drainage des circuits et de l’examen des risques résultants de situations complexes a aussi été requise.
[tab:Les décisions du Conseil Mondial]
Les décisions du Conseil Mondial du sport automobile
L’autre annonce d’importance concernait bien sûr les décisions validées par le Conseil Mondial du Sport automobile, qui se tenait ce mercredi 3 décembre. L’an passé, les instances avaient surpris tout le monde en instaurant les points doublés ou encore les numéros personnalisés pour les pilotes. Cette année les mesures sont moins surprenantes mais plus denses.
Tout d’abord, exit les points doublés lors de la dernière manche de la saison. Sans surprise, cet artifice réglementaire n’ayant convaincu quasiment personne a été supprimé au terme de sa première saison d’application, permettant à la F1 de retrouver un barème constant tout au long du calendrier. Il en va de même pour les départs arrêtés après voiture de sécurité, qui ne seront finalement pas mis en place pour des raisons de sécurité.
Ensuite, le calendrier a été dévoilé avec… 21 dates ! En effet, est venu se loger, à une semaine du Grand Prix d’Espagne, un improbable Grand Prix de Corée du Sud, qui avait disparu en 2014. Cependant, d’aucuns estiment, à l’image de la BBC, que la présence de la manche coréenne sur l’agenda provisoire de la F1 pourrait n’être qu’un moyen d’activer la clause règlementaire prévoyant qu’au-delà de 20 courses « initialement prévues » dans la saison, chaque pilote a droit à 5 unités de puissance (contre 4 autrement – article 28.4 a du Règlement Sportif 2015). Une telle interprétation a été remise en cause par des sources au sein de la FIA, selon Autosport, pour qui il faudrait que le GP soit toujours au calendrier après le début officiel de la saison, à Melbourne en mars prochain, pour passer de quatre à cinq blocs hybrides disponibles.
La mesure majeure annoncée par le Conseil Mondial réside dans l’instauration, dès 2015, du dispositif de la Safety Car Virtuelle (VSC, en anglais), qui « sera normalement utilisée quand les double-drapeaux jaunes sont nécessaires sur une section du circuit et que des concurrents ou des officiels sont en danger, mais les circonstances ne sont pas telles qu’il faille utiliser la voiture de sécurité elle-même ». Cette procédure, à mi-chemin entre le drapeau jaune et la safety car, neutralisera tout le circuit. Elle a été préférée à la slow zone et fait évidemment suite à l’accident de Jules Bianchi.
En matière de sécurité, d’autres mesures modifient légèrement les procédures de voiture de sécurité – qui ne sera plus obligée d’attendre que les retardataires s’étant dédoublés raccrochent la queue du peloton pour relancer la course – et de drapeau rouge – où les voitures devront aller s’immobiliser dans la voie des stands, en une seule file derrière le leader de la course. Aussi, plus de sévérité est annoncée à l’encontre des unsafe releases (les relâchements non sécurisés dans les stands) qui seront dorénavant punis d’un stop-and-go de 10 secondes et, potentiellement, d’une pénalité supplémentaire suivant le comportement du pilote après qu’il ait été relâché.
Du côté des pénalités, justement, il est à signaler que le changement de l’unité de puissance complète n’entrainera plus le départ depuis la voie des stands. Dorénavant, ce sont les pénalités liées à chaque changement individuel de pièce qui seront cumulées. Si une pénalité n’est pas pleinement applicable sur la grille de départ, le reliquat ne sera plus reporté sur la course suivante mais donnera lieu à une pénalité supplémentaire en course, à l’image de ce qu’a connu Romain Grosjean à Abu Dhabi. L’on note aussi l’introduction d’une pénalité en temps de 10 secondes, aux côtés de la pénalité de 5 secondes introduite en 2014. Dix secondes, c’est ce que subira un pilote si un membre ou un équipement appartenant à son écurie reste sur la grille de départ après le signal des 15 secondes.
Sur le plan technique, peu d’annonces : le poids minimal des monoplaces passe de 691 à 702 kg (1 kilo de plus que ce qui avait été annoncé initialement), le FRIC est définitivement banni puisque le règlement technique indique désormais que suspensions avant et arrière doivent réagir indépendamment les unes des autres et les protections latérales autour du casque des pilotes seront rehaussées, là encore à la suite de l’accident de Jules Bianchi.
Enfin, comme prévu, les conditions d’attribution de la Super Licence évolueront à partir de 2016, avec la mise en place de plusieurs critères. D’abord, un critère sécuritaire puisque le pilote candidat devra être titulaire d’un permis de conduire, avoir 18 ans et faire montre de sa connaissance des règlements sportifs de la F1. Ensuite, un critère d’expérience : le candidat devra avoir parcouru au moins 300 km au volant d’une monoplace récente et avoir couru pendant deux saisons dans des catégories inférieures. Enfin, un critère de performance qui s’appuiera sur un système de points obtenus grâce à ses résultats dans les formules de promotion.
Notons qu’une nouvelle réunion du Groupe Stratégique de la F1 est prévue le 18 décembre avec un programme pour le moins copieux puisqu’elle se concentrera sur « la réduction des coûts, l’amélioration du spectacle, rendre les voitures plus rapides et plus difficiles à piloter et l’examen des règlements sportifs et techniques, avec pour but la simplification des règles quand cela est possible. »
[tab:Incertitude chez McLaren]
McLaren, le frisquet vent de l’incertitude
« Avant Abu Dhabi », « après Abu Dhabi », « pas avant le 1er décembre », « pas avant le 4 décembre » puis « pas avant le 8 décembre », voilà qui résume, à grands traits, la communication de McLaren concernant l’annonce de son duo de pilotes pour la saison 2015.
S’il parait aujourd’hui quasiment acquis que Fernando Alonso sera de l’aventure Honda, le choix à faire entre les deux titulaires de la saison écoulée, Jenson Button et Kevin Magnussen, semble se muer, à mesure que l’eau coule autour du siège de Woking, en casse-tête britannico-japonais. Une situation qui est d’autant plus étonnante qu’une réunion prévue le 4 décembre dernier devait conduire à une décision mais s’est soldée par une impossibilité de décider. S’exprimant ce dimanche à la tribune des Autosport Awards, Eric Boullier le directeur de McLaren a été hué au moment où il a expliqué qu’aucune décision n’avait encore été prise.
Le soutien des fans, dont l’impatience est lisible sur les réseaux sociaux, se porte en grande partie vers Jenson Button, acclamé lors de cette même cérémonie. Le Britannique, toujours dans l’expectative, s’est exprimé à la tribune : « C’est une situation étrange, mais parfois dans la vie vous vous trouvez dans ces situations difficiles et vous devez juste faire avec. Si c’était ma première année en F1, ça serait bien plus difficile, mais j’ai eu une superbe carrière en Formule 1 ; gagner un championnat du monde et réaliser ce que j’ai réalisé a été une expérience fantastique, » a-t-il déclaré, cité par Autosport. « Il y a quelques mois c’était très difficile, mais maintenant, vous faites avec. Les dernières courses étaient vraiment appréciables et j’ai travaillé avec quelques personnes géniales chez McLaren. Ça a été un vrai plaisir de travailler avec ces gens. »
La décision pourrait tomber dans les jours à venir. Elle interviendrait dans le contexte de débuts difficiles pour la McLaren MP4-29H/1X1 qui n’a parcouru qu’une demi-douzaine de tours lors des deux journées d’essais privés d’Abu Dhabi, en proie à des problèmes électriques principalement.[tab:END]
L’équipe du SAV de la F1 revient sur ces différentes actualités mais aussi sur :
- Le remplacement de Jean-Eric Vergne par Carlos Sainz Jr. chez Toro Rosso, ainsi que les actualités de Suzie Wolff, Nico Hulkenberg et d’un certain pilote aperçu dans la F2012 à Fiorano il y a quelques jours…
- Red Bull victime d’un braquage à la voiture-bélier !
- Volkswagen en F1, une rumeur pas nouvelle qui prendrait de la consistance ?
- Les dernières nouvelles de Caterham et Marussia
- Le Qatar, nouvel entrant en 2017 à prix d’or ?
Merci de continuer à nous proposer du contenu pendant l’intersaison, parce que … qu’est-c’qu’on s’emm…… 🙂
Pour ce qui est des pénalités aux pilotes pour les « unsafe release » que le pilote pourrait être responsable ou participant de……
Ça fait depuis toujours que je dis (et qu’on m’ignore) que deux pilotes dans le pit-lane, un qui chevauche la ligne bleu (Allianz), celui qui chevauche la ligne devrait se faire pénaliser. (Je crois) Qu’il y a eu un règlement sportif pour rétrécir la voie « rapide » des puits (celui le plus loin des puits et les mécanos) pour EXPLICITEMENT rendre cette voie moins large (possiblement beaucoup moins) large que deux F1 modernes, soit deux fois 1.8m. Donc la voie de « vitesse » dans les puits ne fait que 1.5 autos (1.8m) de large. Donc, deux F1 ne passent pas. Point.
En bon français,…. (québecois, canadien de l’amérique du nord) Calise, hostie de cave, si dans la ligne des puits tu est à l’intérieur d’un autre pilote, c’est par ce que l’autre est devant toi. Épais, lève du pieds et passe derrière.
C’est une pure question de sécurité, comme des boulons de roues mal-affixés. On ignore… DRAPEAU NOIR. Merci, bonsoir…. Carton rouge, carton noir. IL N’Y A AUCUNE RAISON POUR TOLÉRER UNE TELLE SITUATION.
Ouien, moié encore….
En ce qui concerne l’accident de Bianchi…
Est-ce que je suis le seul avoir vu dans un article (je ne me rappel plus ou) que la commission Brawn-et-all ont découvert un bug (bogue) dans le logiciel de Marussia qui fessait en sorte que que le brake-by-wire n’a pas « failed » dans un mode sécuritaire.
Ah, mais regardons, en temps que je tape on discute du point précis.
Étant que les F1 (et tous les autos de sport automobile) deviennent d’avantage des bolides logiciels (ABS, ERS, KERS, DRS, Brake By Wire,, etcé Etc. Etc. Etc.) les protocoles de tests deviennent beaucoup plus compliqués, et de façon exponentiels. Bref ça devient impossible de faire des tests exhaustifs et complets des logiciels.