Singapour 2014 : Le Top/Flop des Essais Libres

Avant les qualifications et notre podcast en direct ce samedi à 21 heures, voici les tops et les flops des essais libres du Grand Prix de Singapour 2014.

Les Tops

Sebastian Vettel – S’il on a souvent eu l’occasion de louer le travail des mécaniciens lorsqu’il s’agit de changer un moteur ou de reconstruire de toutes pièces une monoplace, on en oublie par moment l’importance du travail du pilote qui, lorsque sa voiture s’arrête en piste suite à une défaillance mécanique, en prend soin, guide les commissaires qui interviennent et rapporte à ses mécaniciens le maximum d’information leur permettant d’anticiper les réparations à venir.

Par conséquent, comment ne pas admirer le travail effectué par Sebastian Vettel à la fin des Essais Libres 1 alors qu’il a arrêté sa voiture à la sortie des stands suite à une défaillance moteur qui le condamnera avec quasi-certitude à monter un sixième bloc propulseur d’ici la fin de saison. Le quadruple champion du monde allemand aurait pu rentrer à son motorhome dépité et attendre que ses mécaniciens viennent prendre en charge sa monture, mais il est resté pour aider les commissaires et ramener la voiture à son stand, n’économisant pas ses efforts. Alors oui, l’auteur de ce top/flop est fan de Sebastian Vettel, mais reconnaissez que ce type de comportement est assez exceptionnel et montre surtout que l’Allemand, clairement dominé par son coéquipier cette saison, n’a rien perdu de l’envie de vaincre qui l’habitait ces dernières saisons. Au-delà de toute considération partisane, Sebastian Vettel nous a sûrement donné l’une des plus belles images de la saison et l’une des plus belles images de sport tout court, rappelant que le pilote de Formule 1, même s’il est l’élément le plus coûteux de l’écurie, n’en demeure pas moins le membre d’une équipe et nul doute que, s’il a pu rouler quelques minutes en Essais Libres 2, c’est en partie grâce à ce travail effectué dans la voie des stands.

Ferrari et Alonso – Après un Grand Prix d’Italie plus que décevant, la F14-T s’annonçait plus à son aise dans les rues de Singapour sur un circuit qui, contrairement au tracé lombard, exige un haut niveau d’appui, l’une des forces de la dernière-née de Maranello. Cependant, si le meilleur temps de Fernando Alonso lors de la première séance flatte l’égo de l’écurie italienne, la méfiance était de mise au terme des deux premières séances, l’écurie italienne nous ayant habitué à rouler le ventre vide le vendredi avant de rentrer dans le rang le samedi, une fois les quantités de carburant plus ou moins harmonisées entre toutes les écuries. Ainsi, Fernando Alonso ne s’enflammait-il pas : « Les sensations sont plus ou moins comme d’habitude lors du premier jour d’essais puisque nous avons été raisonnablement compétitifs lors des deux premières séances et que nous avons pu boucler notre programme sans rencontrer de problème. »

Pourtant, ce samedi matin, Fernando Alonso trône en haut de la feuille des temps en Essais Libres 3, une première pour l’Espagnol depuis le début de saison. Si des incertitudes pèsent sur la performance réelle des Mercedes, c’est une nouvelle fois le gouffre qui sépare le natif d’Oviedo de son coéquipier qui impressionne le plus. De là à dire que le petit plus de performance de Ferrari est sans doute à chercher entre le volant et le moteur de la monoplace frappée du n°14, il n’y a qu’un pas que chacun jugera utile – ou non – de franchir.

Vergne – Le Français a signé ce qui constitue probablement jusqu’à présent son début de week-end le plus impressionnant et ce malgré des désordres intestinaux qui devraient sans doute l’inciter à chercher à se faire sponsoriser par Imodium dans sa quête d’un baquet en 2015. Sixième lors de la première séance d’Essais Libres, malgré un problème de batterie qui a impacté son roulage, le Français n’était pas satisfait surtout au regard des Essais Libres 2 qui l’ont vu rentrer dans le rang faute d’avoir pu signer un tour significatif : « Les sensations sont bonnes et je suis sûr que nous avons une voiture compétitive ce week-end. Le temps n’est pas vraiment très représentatif parce que, en plus d’avoir perdu du temps en piste, je n’ai pas réussi à compléter le tour parfait, mais nos longs relais avaient l’air bon. »

Le tour parfait, le natif de Pontoise l’a sorti en Essais Libres 3 pour intercaler en quatrième position lors du dernier assaut sur le chrono en pneus Super tendres. S’il parvient à le rééditer en qualifications, les portes de la Q3 pourraient s’ouvrir à lui avec une bonne place en perspective sur la grille.

Les Flops

Mercedes – Mercedes dans les flops, c’est l’occasion ou jamais ! Alors que l’écurie allemande a attendu d’avoir passé l’écueil de Monza pour utiliser son seul et unique joker autorisé par saison pour changer les rapports de boîte de vitesses sur ses deux montures, on craignait le pire – ou le meilleur, c’est une question de point de vue – pour la suite de la saison. En effet, avec une boîte intrinsèquement plus courte, la F1 W05 allait sans doute être plus dominatrice que jamais.

Pourtant, au regard des Essais Libres du Grand Prix de Singapour, les Mercedes ont tout sauf l’air d’être plus dominatrices que jamais même si de grosses incertitudes pèsent sur les quantités de carburant embarquées. Vendredi soir, Lewis Hamilton ne se montrait d’ailleurs pas des plus satisfaits de sa journée : « Nous avons fait quelques changements entre la première et la deuxième séance et, c’est peut-être à cause de ces changements ou la piste en elle-même, la balance n’était pas très bonne. C’est comme si nous avions perdu un peu de performance mais nous allons regarder dans les détails durant la nuit, » confiait le Britannique qui faisait malgré tout de la pole son objectif absolu, tant elle a d’importance sur cette piste.

Pourtant, avec respectivement le 3^ème et le 6^ème temps des Essais Libres 3, Nico Rosberg et Lewis Hamilton ont entretenu le doute sur leur niveau de performance réel. Si l’Allemand s’est montré à son aise sur les pneus tendres, les gommes Super Tendres semblaient moins convenir aux deux Flèches d’Argent tandis que Lewis Hamilton s’est offert quelques acrobaties qui tendent à laisser penser qu’il n’a toujours pas résolu les problèmes d’équilibre de sa monoplace.

Pastor Maldonado – Casqué, alors que la plupart des pilotes reprennent la piste suite au drapeau rouge, Pastor Maldonado traverse à pied le garage Lotus vide, ignorant le regard de ses mécaniciens. Ces derniers, fatalistes, attendent l’épave de la Lotus E22 que le natif de Caracas a eu la gentillesse de déposer dans le mur de pneus située à l’extérieur du virage n°10 durant les Essais Libres 2 : « J’ai simplement perdu la voiture, » confie le Vénézuélien au site Crash.net. « L’équilibre de la voiture était assez brusque. Je l’ai perdue au milieu du virage, la sortie est assez étroite et il n’y avait pas moyen de récupérer la voiture. Même dans le virage précédent, j’ai souffert d’un gros survirage. Malheureusement, les autres virages étaient plus larges et c’était plus facile à contrôler. Je n’attaquais même pas si fort que ça parce que le premier tour était meilleur. La performance n’était pas la même sur le deuxième tour en pneus Super Tendres, à l’inverse des pneus Tendres. Sur les Tendres, ça s’améliore tour après tour mais avec les Super-Tendres vous n’avez qu’un tour. Il semblerait que sur le premier tour, les pneus neufs aient contrecarré les problèmes de la voiture et, dans le second tour, on les a retrouvés. »

Les pneus Super-Tendres – Ce week-end, Pirelli fournit aux écuries ses gommes les plus tendres de sa gamme, à savoir les Tendres à flancs jaunes et les Super-Tendres à flancs rouges dont l’écart de performance était de l’ordre de 2,5 secondes au tour au soir des deux premières sessions d’essais libres. Si Pirelli s’attendait à ce que la différence de performance diminue légèrement avec l’amélioration des conditions de piste et les modifications en matière de réglages apportées par les écuries, cela annonce malgré tout une qualification où, dès Q1, les cadors seront probablement contraints de monter les gommes les plus tendres : « Avec l’incidence que provoque une intervention de la voiture de sécurité et l’avantage que procurent les Super Tendres, les options stratégiques prendront tout leur sens dès les qualifications, » analyse Paul Hembery dans le communiqué Pirelli. De plus, comme l’a montré Nico Rosberg lors des Essais Libres 2, les pilotes n’auront qu’un tour pour profiter à plein de leurs pneus Super Tendres et devront éviter les erreurs ainsi que les conséquences des erreurs des autres. Si l’écart s’emble en effet s’être réduit entre les deux mélanges au terme des Essais Libres 3, la gestion pneumatique ne devrait pas moins jouer un rôle primordial dès les qualifications.

Les Essais Libres en chiffres

Retrouvez-nous ce soir, dès 21h, pour une émission qui reviendra, en direct, sur les Essais Libres et les qualifications du Grand Prix de Singapour 2014.