Rubens, il faut qu’on parle !

Ah mon Rubens !

Alors comme ça, tu voulais revenir, tu voulais jouer les pilotes de réserve à Singapour ? C’est toi-même qui as avoué avoir déclaré à Toto Wolff, directeur exécutif de Mercedes-Benz Motorsport que, s’ils avaient « besoin d’un remplaçant », tu étais « prêt et affûté », ajoutant même que tu avais perdu du poids depuis que tu avais régulièrement repris le karting. Evidemment, sache que je suis content de savoir que tu as perdu quelques kilos superflus : il s’avère que je m’en suis délesté de quelques uns durant l’été et que, moi aussi, je ne m’en porte pas plus mal. Mais ce n’est pas pour autant que je me suis jeté sur mon téléphone pour appeler le big boss de Mercedes quand j’ai appris, peu avant Singapour, que le jeune Pascal Wehrlein, avait été choisi comme pilote de réserve après avoir parcouru pas moins de 500km sur le circuit de Portimao à bord de la F1 W03.

Donc, comme ça, le Stock Car Brésilien, ça ne te suffit plus ? Après y avoir fait tes débuts, fin 2012, pour 3 épreuves en tant que pilote invité, tu t’y es mis sérieusement en 2013 avec l’écurie Full Time Sports et tu y as enfin brillé cet été avec deux victoires consécutives au mois d’août. Résultat, tu es deuxième du championnat et tu as encore toutes tes chances d’aligner ton nom aux côtés de ceux de Cacá Bueno et Ingo Hoffmann, respectivement quintuple et dodécuple champions de la catégorie.

Ou alors, c’est peut-être le fait de venir sur les Grands Prix en tant que consultant pour la télévision brésilienne. Avec le bruit des V6 dans les rues de Singapour, tu étais sans doute un peu comme un camé paumé en plein milieu d’un épisode de Breaking Bad !

Je dois t’avouer que, sans avoir le moindre indice sur le contexte de tes déclarations – grâce à la médiocrité de leur retransmission sur les sites aussi bien francophones qu’anglophones et italophones -, je pense qu’elles relèvent plus de la boutade qu’elles ne traduisent un réel espoir. Mais après tout, on se souviendra de ta fin de carrière dans l’indifférence générale, alors que tu faisais le tour des sponsors dans l’espoir de réunir les fonds nécessaires à l’obtention d’un baquet compétitif pour la saison 2012. On se remémorera également le pathétique de tes appels du pied à Lotus lorsque l’écurie Britannique avait été contrainte de trouver un remplaçant à Romain Grosjean, banni par la FIA lors du Grand Prix d’Italie 2012. Un retour à 42 ans, après 3 années passées hors d’un cockpit de F1, tout ça pour endosser le rôle de réserviste, finalement ce ne serait qu’un signe de plus du papy blues dont tu as montré les premiers symptômes à peine la F1 remisée aux archives de ta carrière.

Puis, je me suis souvenu d’une interview que tu avais accordée à Eddie Jordan lors du Grand Prix du Brésil 2011 – le 323ème de ta carrière – dans laquelle tu déclarais : « J’appartiens à Interlagos. J’appartiens au Brésil. J’appartiens à la Formule 1. Je pense qu’il faudrait changer mon deuxième prénom pour que ça donne Rubens F1 Barrichello. » Trois ans après, tu nous prouves une nouvelle fois que tu aimes encore la Formule 1, que tu t’y sens toujours chez toi. Ce qui m’agaçait les précédentes années me réconforte cette fois-ci. Trop souvent, cette saison, nous avons eu le droit à cette resucée qui veut que la F1 c’était mieux avant ! Qu’avec l’introduction des technologies hybrides, les pneus Pirelli, les décibels revus à la baisse, le coaching à la radio, etc., elle aurait perdu de sa superbe, une partie de sa magie et de son âme. Alors, je voulais tout simplement te dire « Merci ! » Merci de conserver, à 42 ans, et après tant d’années au volant d’une Formule 1, la même étincelle dans les yeux que celle qui y brillait, à 21 ans, lors de tes premiers tours de roues sur la Jordan.

Quand on vous dit que Rubens est resté un vrai gosse !

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