Caterham, Monza et De Silvestro : l’actu en vrac avant Silverstone
|Avant le Grand Prix de Grande-Bretagne, le SAV de la F1 est revenu, en direct, sur les dernières actualités qui agitent le paddock.
Tony Fernandes passe la main… Jean-Michel Jalinier aussi
« La F1 n’a pas marché. J’adore les voitures Caterham. » C’est en ces termes que Tony Fernandes a annoncé sa rupture avec la Formule 1 avant que celle-ci ne soit consommée, quelques jours plus tard, par biais d’un communiqué officiel : « Caterham F1 Team est heureux de confirmer que Tony Fernandes et ses partenaires ont vendu l’écurie à un consortium d’investisseurs venus de Suisse et du Moyen-Orient, sur les conseils de l’ancien directeur d’écurie Colin Kolles. Selon les termes de l’accord de vente, l’écurie continuera de courir sous le nom de Caterham F1 Team et restera dans l’immédiat basée à Leafield. »
Si le retour aux affaires de Kolles était pressenti, la nomination de Christijan Albers, ancien pilote Minardi, à la tête de l’écurie, fait office de surprise du chef. Le Néerlandais, qui sera épaulé dans sa tâche par Manfredi Ravetto, succède ainsi à Cyril Abiteboul : « Nous sommes conscients de l’énorme défi qui nous attend étant donnée la lutte en fond de classement et notre objectif est de viser la dixième place au classement constructeurs 2014. Nous sommes engagés sur le long terme avec l’équipe et nous nous assurerons qu’elle dispose des ressources nécessaires pour se développer et achever tout ce dont elle est capable. »
Kamui Kobayashi perçoit déjà, pour sa part, les effets positifs : « Je dois dire que nous ne perdons rien. Nous avons simplement besoin de faire tout ce que nous pouvons. Mon nouveau patron a dit qu’il voulait vraiment continuer de pousser cette année. Je pense que c’est un message clair pour tout le monde dans l’équipe… c’est ambitieux, c’est je pense que c’est ce que nous devons faire. » Et le Japonais d’ajouter : « Lorsque je parle aux ingénieurs, nous avons plus d’argent, alors nous pouvons avoir plus de mises à jours. »
Malgré l’ambition affichée, les éditorialistes restent cependant sceptiques, notamment quant au flou artistique qui entoure l’identité des nouveaux investisseurs : « Le paddock est perplexe quant à ces nouveaux investisseurs [car] aucun nom n’a été mentionné dans le communiqué officiel, » rapporte Roger Benoit, du journal suisse Blick. Kevin Eason, correspondant pour le Times, abonde dans le sens de son homologue et rappelle qu’en 2009 un consortium d’investisseurs suisses et moyen-orientaux, Qadbak, s’était porté au secours de BMW avant que l’affaire ne capote : « Ceux qui sont en F1 et possèdent une bonne mémoire se souviendront de la dernière fois qu’un consortium arabo-suisse est arrivé dans le sport, » grince le Britannique.
Toujours est-il que l’engagement de Colin Kolles derrière Caterham pourrait sonner le glas du projet roumain Forza Rossa dont il était présumé être l’un des instigateurs.
Cyril Abiteboul, ancien directeur de l’écurie Caterham, retourne quant à lui au bercail, chez Renault Sport F1 qui en a profité pour annoncer, par communiqué, le départ de Jean-Michel Jalinier : « Le Groupe Renault annonce avec regret le départ de M. Jean Michel Jalinier, Président Directeur Général de Renault Sport F1, qui a demandé à faire valoir ses droits à la retraite pour des raisons personnelles. A compter du 3 juillet, M. Jérôme Stoll, Directeur Délégué à la Performance et Directeur Commercial Groupe, est nommé Président de Renault Sport F1, en complément de ses responsabilités actuelles. M. Cyril Abiteboul est nommé au poste nouvellement créé de Directeur Général de Renault Sport F1 et rapporte à M. Jérôme Stoll. »
Monza, encore trois petits Grands Prix et puis s’en va ?
Interrogé par la Gazetta dello Sport sur l’avenir du contrat liant le circuit de Monza à la FOM pour l’organisation du Grand Prix d’Italie après 2016, Bernie Ecclestone a réservé une réponse sans ambages : « Je ne pense pas que nous signerons un autre contrat : le précédent s’est avéré être un désastre pour nous du point de vue commercial. Après 2016, ce sera bye, bye ! »
Menaçantes, les déclarations de Bernie Ecclestone à l’encontre du doyen des circuits du championnat du monde – avec 63 éditions au compteur – n’ont pas tardé à faire réagir : « Nous devrons tout faire pour maintenir le Grand Prix à Monza qui est une tradition absolue en Formule 1 mais j’ajouterai que, pour ce qu’elle représente, elle dépasse également le monde de l’automobile, » commente Giovanni Malagò, président du Comité National Olympique Italien. Même son de cloche chez Roberto Maroni, président de la région Lombardie, qui estime que le Grand Prix d’Italie à Monza fait partie « du patrimoine de l’Italie toute entière » : « Nous devons nous réunir, avec le gouvernement, pour assurer l’avenir du Grand Prix d’Italie : la Lombardie a toujours assuré sa part et l’assurera encore, mais nous espérons que le premier ministre, Matteo Renzi, ne se soustraira pas à ses responsabilités. Monza a toujours été synonyme de la Formule 1 et du Grand Prix d’Italie et les raisons économiques avancées par Ecclestone comme menaces d’une possible suppression du Grand Prix ne sont pas acceptables car inconciliables avec l’histoire et le rôle international joué par l’Autodrome de Monza. La Formule 1 perdrait l’intérêt et la participation de tous les fans italiens et ceux de Ferrari, qui représentent un potentiel économique significatif pour le monde de l’automobile. »
Du côté du circuit lombard, on se veut cependant rassurant : « Mr Ecclestone ne nous a encore rien dit à ce propos, donc nous ne savons pas quelles sont les attentes à l’égard du Grand Prix d’Italie du point de vue économique et commercial, » explique Federico Bendinelli, responsable des activités F1 du circuit de Monza, auprès de SportBusiness International. L’Italien assure d’ailleurs que des travaux sont programmés pour moderniser les installations : « Nous envisageons de procéder à des améliorations ciblées – comme les stands, la piste et les installations – chaque année. Le projet va débuter cette année et se poursuivra sur les quatre à cinq prochaines années. Ce n’est pas facile de dire combien nous allons dépenser, parce qu’il s’agit d’argent public puisque le circuit n’est pas une propriété privée, mais l’investissement sera d’au moins 10 millions d’euros. »
Bernie Ecclestone semble surtout jouer de la concurrence potentielle du circuit du Mugello alors même que Luca di Montezemolo, récemment, ne tarissait pas d’éloges concernant le circuit toscan : « A l’Autodrome du Mugello, j’ai la chance d’avoir une personne de qualité, Paolo Poli, qui gère le plus beau circuit d’Italie où nous devons tout faire parce que, en dehors de la Moto GP, la F1 aussi se presse au portillon. Cependant, il faudra demander au président de la région d’améliorer l’accessibilité au circuit et de moderniser les infrastructures. » L’organisation du Grand Prix d’Italie reste donc pour l’heure au rang de la simple hypothèse, d’autant qu’aucune démarche n’a semble-t-il été entreprise dans ce sens : « Je n’ai reçu aucune proposition, » affirme en effet le Britannique dans les colonnes de la Gazetta dello Sport.
De Silvestro : un atout marketing qui lime le bitume de Valence
Alors que Susie Wolff s’apprête à faire ses débuts officiels, ce vendredi, lors des Essais Libres 1 du Grand Prix de Grande-Bretagne, Simona de Silvestro a participé à sa deuxième séance d’essais privés, sur le circuit routier de Valence où elle a bouclé pas moins de 323 tours, en trois jours, à bord de la Sauber C31 de 2012 repeinte aux couleurs de Nuclear, son sponsor personnel : « Je pense que les trois journées ont été assez bonnes, j’ai pu accumuler beaucoup de kilomètres et essayer différentes choses pour avoir un bon ressenti de la voiture. Je me sens comme à la maison dans le cockpit, ce qui est tout simplement super. »
La prochaine étape pour la pilote suisse pourrait être, comme pour Susie Wolff, de prendre le volant de la Sauber C33 lors d’essais libres, ce qui sera probablement le cas, comme elle a pu le révéler sur Twitter, sur le circuit d’Austin, à l’occasion du Grand Prix des Etats-Unis.
Reste cependant à savoir si la Suissesse est vraiment sur la route d’une titularisation en Formule 1 ou s’il ne s’agit que d’un coup de communication comme le pense Sergey Sirotkin, le pilote d’essais de l’écurie suisse et prétendant à un poste de titulaire du côté d’Hinwil : « Chez Sauber, nous avons un troisième pilote, Giedo Van der Garde, un pilote d’essais – moi – et un pilote sponsorisé, la personne qu’ils aident à se hisser au niveau de la F1 ce qui est, je pense, plutôt une démarche marketing. Mais je ne prends pas ça comme quelque chose qui devrait m’inquiéter. Nous verrons bien ce qu’il adviendra l’année prochaine, » confie le Russe au site Internet F1news.ru.