Monaco 2014 – Le Top/Flop des Essais Libres
|Avant les qualifications et notre podcast en direct à 18h, voici les tops et les flops des essais libres du Grand Prix de Monaco 2014.
LES TOPS
Daniil Kvyat. À Monaco, le natif de la République de Bachkirie découvre tout du sol au plafond, sa promotion éclair en Formule 1 ne lui ayant jamais laissé l’opportunité de se produire dans les rues de la Principauté. Dans ces conditions, il est logiquement devancé par Jean-Eric Vergne, mais il a malgré tout rappelé au Français qu’il ne lui faudrait pas dormir sur ses deux oreilles, comptant pour seule erreur une escapade dans l’échappatoire de Sainte-Dévote en Essais Libres 2 et revenant à un dixième du natif de Pontoise lors des Essais Libres 3 : « Finalement, j’ai apprécié de rouler à Monaco et j’ai pu assez bien apprendre la piste. L’équipe m’a donné pour instruction de sortir et de faire autant de tours que possible. Évidemment, la pluie qui a mouillé la piste avant les Essais Libres 2 n’a pas été d’une grande aide, mais au moins j’ai pu voir le circuit aussi bien sur le sec que sous le mouillé, » expliquait Kvyat jeudi soir. Et le pilote Toro Rosso d’ajouter : « Si les qualifications se passent sur le sec, alors je suis absolument prêt, je n’aurai pas d’excuses. »
Fernando Alonso. Vainqueur en 2006 et 2007 dans les rues de Monaco, Fernando Alonso a réalisé le meilleur temps des Essais Libres 2. C’est ainsi la troisième fois depuis le début de la saison que l’Espagnol devance les deux Flèches d’Argent en Essais Libres, une performance dont peu de pilotes peuvent se targuer, Daniel Ricciardo ayant été le seul le seul autre à rompre la domination Mercedes, lors des Essais Libres 3 du Grand Prix de Chine. Anecdotique car réalisé sans l’opposition de Nico Rosberg, resté au chaud dans son stand, et face à un Lewis Hamilton qui n’a pas pu enchaîner les tours autant que le pilote Ferrari, le meilleur temps du Taureau des Asturies a néanmoins été l’occasion d’apprécier son coup de volant, notamment lorsqu’il s’est agi de négocier les chicanes du port. À défaut de pouvoir compter sur sa voiture, l’Espagnol pourra sans doute capitaliser en qualifications sur sa capacité à aller chercher la limite alors que le couple dégagé par le V6 Turbo pourrait la rendre encore plus facile à franchir : « Avec ou sans le turbo, la complexité de la piste reste la même, donc il sera crucial de bien faire en qualifications, » commentait le pilote Ferrari.
Red Bull. Respectivement troisièmes au terme des deux premières séances d’essais libres, Daniel Ricciardo et Sebastian Vettel étaient plus proches des Mercedes qu’ils ne l’ont sans doute jamais été cette saison, au point d’inciter l’Australien à croire en la pole position : « Je pense que, si nous arrivons à tout aligner ensemble, nous pouvons rivaliser [avec Mercedes] en qualifications. La pole position est toujours envisageable. Nous semblons être plus ou moins à leur niveau alors quelques petits réglages en 24h et je pense que, si tout se passe comme nous le voulons, nous pouvons leur donner du fil à retordre. » Sebastian Vettel, lui, se montrait beaucoup plus prudent : « Évidemment, les Mercedes sont favorites et nous sommes habitués à les voir hausser le rythme le samedi. Nous allons essayer d’en faire de même. Je pense que nous sommes plus proches sur ce circuit dépourvu de lignes droites, mais nous verrons. […] Je pense que nous avons légèrement amélioré la voiture [et] je pense qu’il est important de se sentir à l’aise avec la voiture car ensuite on peut chercher la limite. » Au terme des Essais Libres 3, les Red Bull confirment leur bonne forme, Daniel Ricciardo pointant à seulement 5 centièmes du meilleur temps de Lewis Hamilton, même si les pilotes Mercedes n’ont jamais semblé véritablement en mesure d’exploiter leur plein potentiel, éprouvant semble-t-il des difficultés à trouver le grip.
LES FLOPS
Le réveil de Lewis Hamilton. Si Lewis Hamilton continue de démontrer sa pointe de vitesse naturelle, c’est dans le paddock de Monaco qu’il en a fait en premier lieu étalage, les caméras le montrant accourant vers son garage, en polo et en jean, au moment même où ses petits camarades s’apprêtaient à prendre la piste pour la première séance d’essais libres : « Je me suis réveillé en retard ! » confiera plus tard le natif de Stevenage au micro de Sky Sport F1. En piste, le nouveau leader du championnat a cependant fait mentir le proverbe qui veut que le monde appartienne à ceux qui se lèvent tôt, puisqu’il a signé le meilleur temps des Essais Libres 1 et visera ni plus ni moins qu’un cinquième succès de suite cette année, le deuxième à Monaco : « Je suis surpris d’avoir si bien entamé le week-end. La piste est formidable à piloter et la voiture se comporte bien mieux qu’elle ne se comportait l’an dernier pour moi. […] Je me sens relativement prêt pour les qualifications. J’essaie de m’imposer ici depuis longtemps, mais je n’ai pas eu la voiture pour y parvenir, sauf l’an dernier. Avec la voiture que nous avons cette année, j’espère pouvoir faire ce dont je suis capable. »
Le spectacle. A Monaco, les Essais Libres sont généralement, pour les spectateurs et téléspectateurs que nous sommes, l’occasion de savourer la dextérité des pilotes qui, tour après tour, prennent leurs aises sur ce tourniquet, se rapprochant un peu plus du rail. Les pilotes ont cependant semblé sur la réserve jeudi matin avant de bouder la piste l’après-midi, ne sortant que sous les quelques sifflets des spectateurs : « C’est très dur pour les fans mais dans le même temps les écuries ont d’autres préoccupations, » se défendait Sergio Pérez. « Nous sommes limités [en pièces et en pneus, ndlr] et nous ne voulons rien endommager. Je suis désolé pour les fans, mais nous assurerons le spectacle dimanche. » Pour sa part, Jenson Button justifiait la prudence des pilotes et écuries par le manque de grip et le couple dégagé par les nouveaux V6 Turbo alors que, cette année, les monoplaces disposent à Monaco d’autant d’appui qu’à Monza l’année passée : « Les pneus intermédiaires ne fonctionnent pas même si le circuit est presque sec et on patine en cinquième, donc ça rend les conditions assez piégeuses. C’est quelque chose d’inhabituel pour nous qui sommes généralement si confiants quand il s’agit d’appuyer à fond sur l’accélérateur. » Et Paul Hembery, directeur de la compétition chez Pirelli, d’ajouter : « C’est un circuit urbain. C’est différent de lorsque l’on est sur un circuit routier avec d’énormes dégagements et une plus grande marge d’erreur. Il n’y a rien à y gagner. » Heureusement, le soleil revenu à son zénith sur le Rocher a incité les pilotes à limer le bitume et à prendre un peu plus leurs marques en vue des qualifications.
Lotus. Après un Grand Prix d’Espagne encourageant, la Lotus E22 était supposée disposer d’un terrain de jeu plutôt favorable avec Monaco, un circuit qui fait ressortir les qualités du châssis plus que celles du moteur. On attendait donc les noirs et beiges mieux classés qu’ils ne l’étaient ce jeudi, Romain Grosjean et Pastor Maldonado ayant terminé en 13ème et 14ème positions des Essais Libres 1. Le Français s’attendait cependant à une Lotus plus fringante pour ce samedi : « Les pneus sont trop durs, je pense, pour tout le monde. Nous savons que lorsque les températures sont élevées, nous avons un certain avantage. C’était un de nos problèmes [jeudi] et le comportement de l’arrière de la voiture n’était pas prévisible. […] C’est quelque chose contre quoi nous luttons pour le moment mais ça va aller mieux samedi et heureusement l’été arrive ! » Même son de cloche du côté du Vénézuélien : « Le rythme est là, la voiture semble bien équilibrée, nous avons juste besoin de mettre les pneus à bonne température. Dès qu’il y a du grip dans les pneus, ça nous libère. Ça n’apporte pas plus de performance, ça nous libère simplement. » Seizième et dix-huitième des Essais Libres 3, les pilotes Lotus devront s’activer dès Q1, devant notamment se méfier de la menace constituée par Jules Bianchi, auteur d’une très encourageante 17ème place.