Le SAV des qualifications du Grand Prix de Monaco 2014
|L’équipe du SAV de la F1 est revenue, en direct, sur les qualifications du Grand Prix de Monaco 2014, au cours desquelles Nico Rosberg (Mercedes) a réalisé la pole position après avoir provoqué un drapeau jaune. L’Allemand devance Lewis Hamilton (Mercedes) et Daniel Ricciardo (Red Bull-Renault).
Q1 : Vergne s’illustre, Kvyat se fait peur
C’est sous le soleil – exactement – que les pilotes s’élancent pour la première des trois séances qualificatives du Grand Prix de Monaco. Sur une piste chauffée à 42°C, ce sont les pilotes Mercedes qui sont les premiers à se mettre à l’ouvre, en pneus tendres, témoignage de leur volonté de ne pas laisser le sort ou le trafic ruiner leurs chances. Et les premières minutes leur donnent raison, Alonso devant naviguer entre les monoplaces à la Rascasse pour signer un tour chronométré tandis que Daniil Kvyat se fait peur en perdant le contrôle de sa Toro Rosso au freinage de la chicane du port où il abandonne son aileron en tapant le rail avant de rentrer réparer aux stands.
Après avoir laissé l’honneur de mener au tableau d’affichage les Kvyat, Massa et Magnussen, Nico Rosberg réalise le premier chrono significatif en 1:17.938 puis 1:17.678. Lewis Hamilton s’en approche mais reste à 109 millièmes de l’Allemand tandis que Red Bull – menace la plus probable des Flèches d’Argent – attend que tous les pilotes soient en piste pour lâcher la bride de Ricciardo et Vettel.
Signe que les candidats à la Q1 n’ont pas encore sorti le grand jeu, Romain Grosjean et Pastor Maldonado (Lotus), chaussés des pneus les plus tendres apportés par Pirelli, occupent d’honorables 3ème et 4ème places avant que Ricciardo ne les en délogent.
En bas de la feuille des temps, les pilotes Force India et Kimi Räikkönen doivent s’employer pour se mettre à l’abri tandis que, de retour en piste, Daniil Kvyat se hisse au 16ème rang. Une place que le Russe conservera, la séance se terminant sous un drapeau jaune provoqué par Marcus Ericsson. La Caterham du Suédois glisse légèrement dans le virage de Mirabeau et entre en collision avec la Williams de Felipe Massa qui s’était porté hors trajectoire pour lui ouvrir la porte. Le Brésilien, qualifié pour la Q2, n’aura même pas l’occasion de rentrer aux stands, abandonnant sa monture avant le virage du portier : « Je n’ai pas grand-chose à dire. Je lui ai laissé de la place et il m’est rentré dedans. Je pense qu’il était possible de passer en Q3, pas facile mais possible. […] Je ne pars pas dans une très bonne position. Ce n’est pas facile, c’est même plutôt dur. » Le Suédois, placé sus investigation par les commissaires, endosse cependant toute la responsabilité de l’incident : « Lors de mon dernier tour, j’étais derrière Massa à l’approche du virage 5 et il s’est mis un peu hors trajectoire ce qui fait que j’ai dû changer mon point de freinage. J’ai bloqué et je l’ai entraîné dans la barrière, ce qui était de ma faute. »
La Q1 se termine ainsi sous régime de drapeau jaune et avec, en tête de la feuille des temps, un Jean-Eric Vergne qui a profité des pneus Super Tendres pour réaliser un tour en 1:17.557. Auteur d’une performance encourageante en Essais Libres 3, Jules Bianchi doit cependant se contenter de la 19ème place et nourrissait, sur l’antenne de Canal+, quelques regrets : « C’était très positif jusqu’aux qualifs. Malheureusement, j’ai fait mon temps avec mon premier train de pneus et avec le deuxième je n’ai pas fait un tour clair, j’ai rencontré du trafic, des drapeaux jaunes… Bref, c’était un peu compliqué mais je pense que sans ça on aurait pu aller chercher les Sauber et pourquoi pas la Q2. C’est dommage. On était très performants ce matin et j’étais plutôt confiant avant les qualifications, je savais qu’il fallait faire un tour parfait, malheureusement le deuxième set ne m’a pas permis de faire ça. »
Eliminés : Gutiérrez, Sutil, Bianchi, Chilton, Kobayashi et Ericsson.
Q2 : Massa en mode spectateur
C’est donc sans la Williams de Felipe Massa que les pilotes abordent cette deuxième phase de qualifications. Une nouvelle fois, les Mercedes se portent en tête chaussés cette fois-ci des pneus Super Tendres, Rosberg devant Hamilton. Les deux hommes ne tardent pas à se hisser sous la barre des 1:17, l’Allemand en 1:16.682, 35 millièmes devant son coéquipier. Dans le clan Red Bull, on attend une nouvelle fois que tout le monde soit en piste pour s’y aventurer à son tour mais Sebastian Vettel ne tarde pas à se plaindre de son système de récupération de l’énergie cynétique au freinage : « Pouvons-nous résoudre ce problème », s’enquiert l’Allemand qui parvient malgré tout à hisser sa RB10 au 4ème rang de la hiérarchie provisoire.
Derrière, Fernando Alonso et Kimi Räikkönen se situent entre deux eaux tandis que la lutte pour accéder en Q3 semble devoir se décider entre les pilotes Force India, leurs homologues de chez Toro Rosso et Jenson Button (McLaren). Sous le drapeau à damiers, le Champion du monde 2009 et Nico Hülkenberg restent sur le banc de touche alors que Valtteri Bottas, Romain Grosjean et Pastor Maldonado n’ont jamais semblé en mesure de rivaliser, le Vénézuélien échappant même à la correctionnelle au freinage de la chicane du port. Douzième, Jenson Button s’attend à une longue course : « J’ai n’ai tout simplement pas réussi à assembler un bon tour. La Q1 était plutôt bonne mais j’ai rencontré du trafic sur ma première tentative en Q2. Je suppose que ça a été le cas pour tout le monde. Je n’ai simplement pas réussi à faire un tour avec les pneus. Ce n’est évidemment pas facile de s’élancer en 12ème position, la journée de demain sera compliquée, mais nous verrons ce que nous pouvons faire. »
En tête de la feuille des temps, Nico Rosberg et Lewis Hamilton donnent un avant-goût de la Q3, l’Allemand allant chercher, en toute fin de séance, un tour en 1:16.455, immédiatement battu par le natif de Stevenage en 1:16.354.
Eliminés : Hülkenberg, Button, Bottas, Grosjean, Maldonado et Massa.
Q3 : Rosberg, la pole de la discorde ?
Au feu vert, cette fois-ci, les Flèches d’Argent restent tapies dans l’ombre de leurs stands, laissant Pérez et les pilotes Ferrari ouvrir la piste. Le Mexicain signe le premier temps de référence avant que Räikkönen puis Jean-Eric Vergne n’améliorent, le Français manquant de perdre sa Toro Rosso dans la chicane de la Piscine. Il faut cependant attendre Fernando Alonso et Daniel Ricciardo pour faire tomber la barre de la minute 17 puis Rosberg qui abaisse la référence en-dessous de la minute 16, avec un temps de 1:15.989 dont Hamilton s’approche à 59 millièmes.
Les pilotes Mercedes devancent alors Ricciardo, Vettel, Alonso, Räikkönen, Vergne, Magnussen, Pérez et Kvyat. Tout ce beau monde repasse aux stands pour chausser une nouvelle monte de pneus et s’offrir un dernier galop d’essais. Mais la pole position est déjà jouée. Alors qu’il est devant son coéquipier sur la piste, Nico Rosberg rate son freinage à Mirabeau et termine sa route dans l’échappatoire. L’incident provoque un drapeau qui empêche toute amélioration et assure à l’Allemand sa sixième pole position en carrière : « J’ai essayé de prendre le virage mais il s’est avéré que j’allais taper le mur de pneus. C’était chaud mais j’ai pu passer dans l’échappatoire. Je pensais que c’était terminé. Je pensais que quelqu’un d’autre ferait un temps, mais je suis vraiment très heureux : c’est fantastique d’être en pole position à domicile, ça ne pouvait pas mieux se passer. Ça l’a assurément désavantagé, je suis désolé pour Lewis. Je ne savais pas où il se trouvait jusqu’à ce que je le vois en revenant en piste. Ce n’est pas super, évidemment, mais c’est comme ça. »
Marri, Lewis Hamilton ne semblait pas avoir digéré les excuses de son coéquipier alors que ce dernier est placé sous investigation pour être revenu en marche arrière sur la piste : « Nico a été rapide tout le week-end. Je savais en entamant le dernier tour que c’était le moment où jamais et j’avais deux dixièmes d’avance. J’étais sur le tour de la pole position, mais je suppose que ça ne compte pas. Je ne peux pas dire que je me sois déjà retrouvé dans cette position auparavant. Ce n’est jamais arrivé avant cela. »Toto Wolff se retrouve donc à devoir éteindre le brasier naissant : « Je ne pense pas que quiconque fasse ça volontaire dans la F1 moderne. Il a raté son freinage et a pris l’échappatoire, il n’y a rien à dire de plus. Je sais que les journalistes veulent du grain à moudre, une controverse, mais c’est des conneries. » Et l’Allemand de réagir à la déception manifeste de Lewis Hamilton : « Nous aimerions avoir deux pilotes heureux, mais lorsque vous avez deux pilotes aussi compétitifs qu’ils le sont, alors il faut s’attendre à ce que, chaque week-end, il y en ait un d’heureux et un autre non. »
Derrière les deux pilotes Mercedes, la hiérarchie est restée sensiblement la même sauf pour Daniil Kvyat qui a profité d’être passé avant le drapeau jaune pour améliorer, se portant en neuvième place sur la grille. Dixième, Sergio Pérez (Force India) ne cachait pas sa déception : « Bien que ce soit bon d’être dans le Top 10, je suis un peu déçu de ne pas être plus haut sur la grille. Mon tour rapide en Q3 était assez difficile et j’ai connu un blocage de roue au freinage de la chicane du port, donc il y avait assumèrent plus de vitesse à tirer de la voiture. L’un des principaux défis était de porter les pneus à des températures de fonctionnement optimales et je ne pense pas que nous ayons réussi à optimiser cela aujourd’hui. »
Une nouvelle fois, Daniel Ricciardo s’élancera donc devant son illustre coéquipier même s’il ne sortait pas pleinement satisfait de ses qualifications : « Aucun de nous trois ne semble être satisfait, » réagissait l’Australien en conférence de presse. « Nous n’avons pas tout donné. Nous nous sommes pas mal battus avec la voiture en qualification pour essayer d’en extraire un peu plus. Je pensais que tout se passait bien puis j’ai complètement perdu l’arrière à la sortie du virage 8. Mon tour était terminé après ça. Je suis un peu déçu et frustré parce que nous aurions pu être plus proches. » Un peu plus tard, sur la BBC, l’Australien revenait sur la conférence de presse, pour le moins tendue : « Je pensais être le plus dépité lors de la conférence de presse… c’était assez bizarre. »
Classement Q3 : Rosberg, Hamilton, Ricciardo, Vettel, Alonso, Räikkönen, Vergne, Magnussen, Kvyat et Pérez.