Hello Haas, ciao Domenicali
|L’équipe du SAV de la F1 revient dans son dernier podcast sur l’actualité brûlante de la Formule 1 avec au programme notamment le rejet de l’appel de Red Bull, la démission de Stefano Domenicali de son poste chez Ferrari ou encore l’arrivée confirmée de Haas Formula sur la grille.
Appel rejeté pour Red Bull et Daniel Ricciardo
« La Cour, après avoir entendu les parties et examiné leurs dossiers, a décidé de maintenir la décision n°56 des Commissaires par laquelle ils ont décidé d’exclure la Red Bull n°3 des résultats du Grand Prix d’Australie 2014. » C’est par ce laconique communiqué que la Cour d’appel internationale de la FIA a rendu, ce mardi 15 avril, sa décision suite à l’appel interjeté par Red Bull concernant la disqualification de Daniel Ricciardo à Melbourne.
Si une explication plus détaillée est attendue dans la semaine, les débats lors de l’audience de la veille ont tourné autour de deux questions : celle de la fiabilité des capteurs, maintes et maintes fois remise en cause par Red Bull depuis le Grand Prix inaugural, et celle de la force contraignante des directives techniques produites par les instances de la FIA. Sur le premier point, le débat n’a pas vraiment eu lieu : Red Bull a avancé ses pions en tentant de démontrer que les mesures étaient erronées, en expliquant notamment que le débitmètre avait signalé un dépassement du seuil limite alors que la Safety Car était en piste, quand la FIA s’est bornée à mettre en avant le dépassement régulier de la limite des 100kg d’essence par heure.
L’équilibre du débat reposait plutôt sur la valeur des directives techniques et, sur ce plan, la FIA par la voix de son représentant, Jonathan Taylor, a rappelé que ces documents sont des instruments essentiels de mise en oeuvre des règlements et que leur respect était un usage sans lequel la compétition ne pourrait se dérouler de manière égalitaire pour tous les participants. Parmi les participants, justement, Mercedes jouait le rôle d’une troisième partie à l’audience qui s’est en réalité muée en procureur impitoyable réclamant une exclusion de Red Bull du championnat 2014 avec sursis, pour alerter l’écurie autrichienne sur la nécessité de ne pas enfreindre délibérément le règlement et se prémunir contre une éventuelle récidive.
« Red Bull accepte la décision de la Cour. Nous sommes évidemment déçus de ce verdict et nous n’aurions pas fait appel si nous n’avions pas pensé que nous avions un dossier solide. Nous avons toujours cru que nous respections le Règlement technique lors du Grand Prix d’Australie 2014, » peut-on lire dans un communiqué publié par l’écurie de Milton Keynes.
Ferrari dit « ciao » à Stefano Domenicali
En poste depuis janvier 2008, succédant ainsi à Jean Todt, Stefano Domenicali, le directeur de la Scuderia Ferrari a remis à Luca di Montezemolo sa démission, ce lundi, estimant que l’équipe de Maranello avait besoin d’un « changement significatif » et qu’il devait dès lors prendre les responsabilités de la « situation actuelle ». L’écurie, sans titre depuis 2008 et sa dernière couronne des constructeurs, ne semble pas encore, cette saison, en capacité de rivaliser avec les favorites que sont Mercedes et Red Bull dans la lutte pour les deux championnats.
Dans la suite du communiqué publié par le site officiel de Ferrari, Domenicali n’a pas oublié de remercier l’ensemble de ses collaborateurs durant ces six années passées à tenir les rênes du Cheval cabré et de souhaiter le meilleur à son écurie de cœur : « De tout mon cœur, je veux remercier tous les hommes et les femmes de l’équipe, les pilotes et les partenaires pour les merveilleuses relations que nous avons eu toutes ces années. J’espère que très bientôt, Ferrari sera de retour où elle mérite d’être. Mes derniers mots de remerciements vont vers notre Président, pour m’avoir toujours soutenu, et à tous nos fans. Je regrette seulement que nous n’ayons pas été capables de récolter ce que nous avons travaillé si dur à semer ces dernières années ».
Si les rumeurs sur le départ de Domenicali s’étaient faites plus intenses depuis quelques jours, le nom de son successeur, en revanche, a surpris tout le monde puisqu’il s’agit de Marco Mattiacci, qui dirigeait jusque là les ventes de Ferrari pour le continent nord-américain. Luca di Montezemolo parle de Mattiacci comme d’un « manager très considéré » et qui « connaît bien l’entreprise » pour y être employé depuis 1999. Il n’a toutefois jamais été aux responsabilités au sein de la branche compétition à Maranello. Il n’en fallait d’ailleurs pas plus pour que la rumeur d’un retour de Ross Brawn, devenu pêcheur depuis son départ de Mercedes, ne fasse surface, tout comme celle d’une arrivée de Bob Bell, annoncé partant de son poste de directeur technique de l’écurie allemande pour s’envoler « vers de nouveaux défis hors de l’entreprise ». La piste d’un Gerhard Berger intérimaire a même été évoquée par le journal italien Autosprint.
Haas Formula entre dans la danse
La FIA a profité du Conseil Mondial du Sport automobile, qui se tenait à Marrakech en marge de la première manche du WTCC, pour confirmer l’arrivée en F1 de l’écurie américaine Haas Formula, du nom de l’homme d’affaires américain Gene Haas. Candidature à priori la plus sérieuse des trois reçues par la Fédération suite à son appel d’offres lancé en décembre, elle a toutefois fait l’objet d’une analyse approfondie pour s’assurer de la détermination et de la viabilité du projet.
Maintenant que sa place dans le pinacle du sport automobile est assurée, Gene Haas a expliqué les grandes lignes du projet lors d’une conférence de presse. Accompagné par celui qui semble destiné à devenir le directeur de Haas Formula, Günther Steiner, ancien de la maison Jaguar/Red Bull, le patron de Haas Automation a indiqué ne pas vouloir se jeter dans la bataille en gaspillant de précieux millions : « Nous n’allons pas être stupides, nous allons dépenser notre argent sagement. Nous allons faire ça avec un flair américain pour le design et l’efficacité et c’est comme cela que nous allons contrôler nos coûts. » Il a indiqué qu’il serait décidé dans les prochaines semaines si l’engagement de l’écurie de Kannapolis sera pour la saison 2015 ou 2016.
Celui qui veut « battre les Européens à leur propre jeu » a aussi précisé que des négociations seraient lancées très rapidement avec les motoristes actuels du plateau – Renault, Ferrari et Mercedes – afin de trouver plus qu’un simple fournisseur, un partenaire sur lequel s’appuyer « énormément » dans le but de préparer au mieux une phase d’apprentissage qu’il sait longue. Côté châssis, c’est bien Dallara qui tiendrait la corde pour fabriquer la première Haas Formula, mais là encore, cette phase ne serait qu’un marche-pied vers la construction de son propre modèle : « Nous voulons apprendre. Nous n’allons pas seulement y aller et dire « construisez-nous un châssis », nous voulons placer des gens là-bas pour apprendre les processus parce que notre but ultime est de devenir un constructeur. »
Rien n’est encore fait au niveau des pilotes, même si Gene Haas aimerait aligner un duo constitué d’un pilote de F1 expérimenté et d’un jeune américain.
L’équipe du SAV de la F1 est revenu sur ces informations principales, ainsi que sur les suivantes :
- La FIA qui va étudier la candidature d’une autre écurie : Forza Rossa
- L’avancée autour d’un retour du Grand Prix de France
- Le bilan des essais de Bahreïn
- Le départ de Bob Bell de Mercedes
- Quelques pistes de reflexion pour réduire les coûts à l’avenir
et si Haas racing récupère un gros poisson comme Alonso ou Button sous réserve de finance.
C’est toujours possible, mais justement la question est quelle réserve de finance Haas va t’il se donner pour recruter. Il semble pour l’instant vouloir maîtriser ses dépenses pour pouvoir réussir. Des top pilotes ne vont pas non plus se faire brader pour aller dans cette équipe, même si ça peut être un très beau défi d’un point de vue sportif.
Mais il y a aussi de bons pilotes au milieu du peloton. Je pense notamment à Hulkenberg qui pourrait voir ce qui s’y passe 😉
Quel intérêt pour un pilote d’un calibre supérieur ou égal à celui d’Hülkenberg d’aller chez Haas ? Zero. C’est s’embarquer dans une galère où n’iront, comme pour HRT, Virgin et Team Lotus en 2010, que ceux qui n’auront pas d’autres choix ou des pilotes jeunes ou fortunés pour qui ce sera une opportunité qui ne pourra pas se refuser.
Pourquoi pas Kobayashi ? Il est expérimenté, doué, payant. C’est le candidat idéal.
Mais pourquoi penser que Haas sera en fin de grille. Je ne dis pas que qu’ils pourront gagner des courses mais je les vois bien se battre avec Sauber et Toro Rosso…
Sauber est en F1 depuis 1993, Toro Rosso depuis 1985 (Minardi), Williams depuis 1975, Force India depuis 1991 (Jordan, Midland, Spyker). Ces quatre écuries de milieu de peloton ont une expérience de la F1 qui, quoiqu’il arrive, fera défaut à Haas. Je les vois très mal arriver et se battre tout de suite avec des écuries qui ont mis des décennies à se construire, notamment avec une préparation aussi courte si jamais ils arrivaient en 2015.
Qui plus est, ces écuries, en exceptant peut-être Toro Rosso dont la situation est particulière, galèrent financièrement alors qu’elles touchent chaque année des récompenses de la FOM (plus ou moins 50 millions de dollars selon leurs résultats) auxquelles Haas n’aura pas droit tant qu’elle ne finira pas régulièrement dans le top 10. Il faudra obligatoirement battre deux ou trois écuries plusieurs fois de suite pour pérenniser le projet.
Enfin, les deux dernières monoplaces pas conçues par une écurie mais par un prestataire, je parle là de l’HRT de 2010 développée par Dallara, qui devrait plancher sur la première monoplace de Haas, et de celle de 2012 conçue par Adess AG, ont végété en fond de grille. Haas aura certainement plus de finances qu’HRT pour permettre à Dallara de faire au mieux, mais les précédentes expériences de Dallara en F1 n’ont pas été folichonnes.
Je pense que l’expérience ne fera pas forcément défaut pour développer une bonne voiture. Je pense que le manque d’expérience leur sera plus fatal pour la gestion des courses
Prenons, un exemple : celui du WTCC. Citroën écrase carrément la concurrence alors qu’elle arrive cette année et n’avait pas d’expérience sur la piste. Certes, elle s’est donné les moyens et les essais ont été nombreux, mais c’est quand même une petite prouesse. Si Haas fait sérieusement les choses, je pense que cela peut le faire, surtout qu’il connaît quand même un peu la course automobile.
Bref, laissons-le faire et RDV en 2015, mais avant apprécions 2014 😉
Comparons ce qui est comparable : la situation de Citroën en WTCC est tout autre. Citroën est un constructeur automobile qui arrive avec une équipe d’usine dans une catégorie qui connaît d’importants changements. En plus, Citroën y a mis les moyens – multiples séances d’essais privés, pilotes de renom -, probablement plus que ses concurrents, dont la plupart sont des écuries semi-privées qui n’ont qu’un soutien relatif du constructeur. Citroën en WTCC, c’est un peu comme Mercedes en F1 cette année : ils y ont visiblement passé plus de temps et plus d’argent. Alors oui, Citroën découvre la discipline, mais avec leur expérience en rallye, ils savent déjà comment transformer une voiture de série en une voiture de course : ils l’ont déjà fait, pour ne parler que de leur expérience récente, avec la Xsara, la C4 et la DS3. En NASCAR, Haas ne conçoit rien : son matériel provient de l’écurie Hendrick Motorsports. Au départ, ce sera pareil avec la collaboration avec Dallara et l’écurie n’aura qu’à exploiter le matériel que Dallara développera pour elle – il faudra que l’entreprise italienne fasse du bon travail contrairement à 2010. Mais ensuite, tout sera nouveau.
Je me corrige : sous cette forme, Williams est en F1 depuis 1977. Mais Franck Williams avait créé une première écurie Williams dès 1969, qu’il a vendu en partie à Walter Wolf début 1976 et dont il s’est fait débarquer à la fin de la saison.
Gusgus:Parce que button est en fin de contrat pas certain de renouveler tandis qu alonso peut claquer la porte de chez Ferrari en fin de saison.
Après faut voir l argent mis dessus mais si argent y est (sa me semble pas farfelu) pourquoi pas surtout button plus proche de la retraite que du début de carrière.
Y’aura de l’argent, mais bien loin de ce que dépensent Ferrari et McLaren, les déclarations de Gene Haas l’attestent. Alonso veut être Champion du Monde, et c’est pas avec Haas qu’il le sera. Et encore une fois, quel intérêt pour eux d’aller s’enfermer en fond de grille ? On parle là de Champions du Monde, pas de Trulli, Glock ou Karthikeyan.
Sauf que sur ferrari Alonso ne le sera pas. Parce que dans les autres écuries à moins de mouvement sa sera bouché (à moins lotus s’ils gagnent à l’euro millions)
après j’ai une autre question pour vous « les grosses têtes » pourquoi ferrari ne fait pas confiance à un directeur évoluant dans les ligues mineurs?