Les aléas de la course au titre (3/4)

Après avoir passé en revue les « Champions sans couronne », le SAV de la F1 vous propose de découvrir une autre catégorie de champions à laquelle aurait pu faire partie Jenson Button : celle des Espoirs déçus de la F1.

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Clay Regazzoni, le grand suisse

Regazzoni fut sans aucun doute le meilleur pilote suisse jusqu’à aujourd’hui, remportant 5 victoires et montant sur de nombreux podiums. Cependant, il ne réussira pas à tirer le meilleur de son fort potentiel.

Clay débute la F2 en 1966 mais ne dispute sa première saison complète dans la catégorie qu’en 1968 où il décroche son premier podium au volant d’une Tecno. L’année suivante, il ne disputera que quelques courses mais c’est en 1970 qu’il remporte ses premières victoires ainsi que le titre de Formule 2.

Parallèlement, il dispute sa première saison de F1 chez Ferrari. Il réalise des débuts pour le moins impressionnants. En effet, il finit quatrième de ses deux premiers Grands Prix, monte sur son premier podium en Autriche et remporte sa première victoire dans le fief de la Scuderia, à Monza !

En fin de saison il est troisième du championnat. Il ne fait dès lors plus aucuns doutes que Regazzoni est promis à un grand avenir en F1. Cependant, la saison 1971 sera moins bonne pour Clay qui ne gagne rien et ne monte que sur trois podiums à cause d’une mauvaise fiabilité. 1972 ressemble fortement à 1971 et à la fin de la saison Ferrari s’en sépare. Clay se réfugie chez BRM pour 1973. Sa saison sera mauvaise et malgré une pole lors du premier Grand Prix il ne marque que deux points.

Mais sa carrière est relancée en 1974 avec son retour chez Ferrari. Il accumule les podiums, gagne sur le Nürburgring et prend la tête du championnat. Lors du dernier Grand Prix il est à égalité avec Fittipaldi mais un problème mécanique ruine sa course et ses espoirs de titre. Regazzoni est vice-champion et 1974 restera sa meilleure saison en F1.

Le lent déclin s’amorce en 1975 où il est dominé par son équipier Lauda qui ne lui laisse qu’une victoire, une nouvelle fois en Italie. 1976 sera du même calibre, mais il réalise tout de même le grand chelem à Long Beach (pole, victoire, meilleur tour en course et en tête de bout en bout), un véritable exploit ! Mais il est remplacé par Reutemann.

Les saisons 1977 et 1978 chez Ensign et Shadow seront les pires de sa carrière avec une 17ème puis une 16ème place aux championnats !

En revanche, 1979 va marquer le retour de Regazzoni aux avant-postes, lorsqu’il signe chez Williams. Bien que le début de saison soit difficile il va retrouver la voie du podium et renoue avec la victoire à Silverstone où il remporte la première victoire de Williams mais la dernière de sa carrière.

En 1980, il est à nouveau écarté au profit de Reutemann et retourne chez Ensign. L’expérience ne sera pas meilleure que lors de son premier passage, au contraire. À Long Beach il est victime d’un violent accident. Sa carrière se brise en même temps que ses cervicales et Clay deviendra paraplégique. Mais le destin a encore croisé la route de Regazzoni lorsque celui-ci fut victime d’un accident de la route qui lui sera fatal le 15 décembre 2006, sur une autoroute près de Parme, en Italie…

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Didier Pironi, l’espoir fauché

Didier Pironi avait pour ambition de devenir le premier champion du monde français et il n’y a nul doute quand au fait qu’il en avait les moyens.

Pironi débute en monoplace par la Formule Renault en 1973. Après une première année laborieuse, il remporte le championnat français en 1974 au volant d’une Martini MK-14. En 1976, il passe en Formule Super Renault au côté de René Arnoux et remporte le championnat en 1977. Il est ainsi promu pilote de l’équipe Elf-Martini de Formule 2, toujours avec Arnoux. Il remporte une victoire ainsi que le Grand Prix de Monaco de Formule 3. Ces belles prestations lui permettent de débuter en F1 chez Tyrrell en 1978.

Ses débuts sont très prometteurs. Il rentre quatre fois dans les points lors des six premières courses. En fin d’année, il est le meilleur rookie et certains commencent à voir en lui le digne successeur de Cevert ! De plus, il gagne aussi les 24 heures du Mans avec l’Alpine Renault !

1979 sera encore meilleure et Didier monte sur ses premiers podiums. En fin d’année, il rejoint Ligier, alors très en forme. Les progrès continuent : Pironi devance régulièrement Laffite et remporte sa première victoire à Zolder. Il finit cinquième du championnat et Ligier vice-championne du monde des constructeurs. Impressionnée, Ferrari décide de le prendre pour remplacer Scheckter en 1981. Mais Didier est incapable de rivaliser avec son équipier Villeneuve. aleas_pironiEn 1982, Ferrari va mieux mais Pironi peine toujours à suivre le rythme de Villeneuve. Arrive alors le fameux Grand Prix de Saint-Marin. Pironi se retrouve en tête de la course quand son équipe lui indique alors de laisser passer Villeneuve mais il désobéit et remporte sa deuxième victoire.

Un geste lourd de conséquences. Car c’est la fin de l’entente cordiale entre les deux hommes. Deux semaines plus tard à Zolder, Villeneuve se tue en tentant de battre le temps de Pironi et Didier se retrouve leader de la Scuderia malgré lui. Il va remporter une nouvelle victoire à Zandvoort et prend la tête du championnat grâce à quelques podiums. Mais Didier a du mal à supporter son nouveau rôle. La pression est trop forte et à Hockenheim, pendant les essais sous une pluie battante, il n’aperçoit pas la Renault de Prost devant lui. Les roues se touchent et la Ferrari décolle. Pironi évite de peu l’amputation de ses jambes mais sa carrière en F1 s’arrête net ! En fin de saison, il se fait rattraper par Rosberg et perd un titre qui lui était promis, avec 39 points contre 44 pour Rosberg, en n’ayant pas disputé un tiers de la saison !

Par la suite, il se lancera dans la compétition de bateaux off-shore et se tuera lors d’une course sur l’ile de Wight, à 35 ans. Didier Pironi ne sera donc pas le premier champion du monde Français mais il fut tout de même vice-champion en 1982. Malheureusement, l’histoire ne retiendra que le titre de Rosberg…

[tab:Alesi]

Jean Alesi, As de coeur

Jean Alesi aurait sans doute pu aller très loin en F1, malheureusement, de mauvais choix de carrière l’empêcheront d’atteindre les sommets.

Jean débute le karting au début des années 80 et passe rapidement à la monoplace. C’est en F3 qu’il se révèle vraiment : vice-champion dès sa première saison en 1986 et remporte le titre l’année suivante! En 1989, il est champion de F3000. Cette année sera aussi l’année de ses débuts en F1, et quels débuts !

Alesi court son premier Grand Prix à domicile, au Castellet, sur Tyrrell. Après s’être élancé de la seizième place, il profite des accrochages et fini à une remarquable quatrième place !

aleas_alesiCette performance ainsi que son pilotage très agressif ne sont pas passé inaperçus. En 1990 il dispute sa première saison complète. Il impressionne encore à Phoenix où il se bat comme un fou contre le grand Senna ! Tyrrell aura toutes les peines du monde à le convaincre d’assurer la seconde place.

Pour 1991, Alesi a le choix entre Ferrari et Williams. Jean laisse parler son cœur et choisi la Scuderia. Première erreur. En 1991, il pilote aux côtés du « professeur » mais la Ferrari n’est pas bonne et sa saison sera moyenne.

En 1992 et 1993 la situation s’aggrave sérieusement, la Scuderia est en pleine crise et les saisons de Jean sont décevantes. Dans le même temps, Williams rafle tous les titres… Mais en juillet 1993, Jean Todt est nommé directeur sportif de Ferrari et dès 1994, les choses s’améliorent. Alesi signe quatre podiums. Mais c’est en 1995 que la consécration arrive enfin. Le jour de ses 31 ans Jean remporte le Grand Prix du Canada, ses efforts son enfin récompensés !

En 1996, Todt engage Schumacher et Alesi prend la place de l’Allemand chez Benetton qui sort de deux années éblouissantes et où il espère pouvoir viser le titre. Mais l’absence de Schumacher se fait durement sentir. La voiture est difficile et malgré des podiums Jean ne peut satisfaire ses ambitions. La saison 1997 sera identique : beaucoup de podiums mais pas de victoire et une quatrième place finale. Notons que depuis ses débuts, il n’a cessé d’améliorer son classement jusqu’à cette quatrième place.

Ses relations avec Briatore n’étant plus au beau fixe, l’Avignonnais signe chez Sauber pour 1998. Pour Jean c’est le début de la descente aux enfers. Il monte sur son dernier podium à Spa. 1999 sera encore pire et en 2000 il fait à nouveau le choix du cœur en rejoignant l’équipe d’Alain Prost : une erreur de plus. Cette saison sera la pire de sa carrière. Il ne marque aucun point pour la première fois depuis ses débuts en 1989. 2001 sera à peine meilleure. Jean marque quelques points mais après le Grand Prix d’Allemagne c’est le divorce avec pertes et fracas. Alesi finit la saison chez Jordan. Il espère un volant pour 2002 mais Honda insistera pour placer Takuma Sato chez Jordan. Jean décide de prendre sa retraite et quitte la F1 avec une unique victoire, car bien qu’il ait choisi les bonnes équipes, ce ne fut jamais au bon moment : trop tôt chez Ferrari et trop tard chez Benetton. Après avoir couru un temps en DTM Jean disputait des courses en Speedcar Series, aujourd’hui disparue (temporairement ?) et s’occupe des jeunes pilotes français.

[tab:Coulthard]

David Coulthard contre les Supermen

13 victoires, 12 pole positions, 18 meilleurs tours, 62 podiums et 535 points en 246 courses ! Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes. Malheureusement « DC » ne réussira jamais à saisir sa chance.

David commence le karting à 12 ans et il y remporte de nombreux titres. Il débute la monoplace par la Formule 1600 qu’il remporte en 1989. En 1990 il est vice-champion de F3 puis dispute deux bonnes saisons en F3000 qui lui permettent de devenir pilote d’essai chez Williams en 1994. Après la disparition tragique d’Ayrton Senna, Williams décide de lui confier la voiture du Brésilien et c’est donc dans ces circonstances tragiques que commence la carrière de David en F1. Mais le débutant se montre très performant en entrant à cinq reprises dans les points, décrochant même son premier podium au Portugal.

Remplacé par Mansell en fin de saison, Williams le reprend en 1995. Pour sa première saison complète David accumule les podiums, remporte sa première victoire à Estoril et finit à une excellente troisième place finale ! Incontestablement, Coulthard est un potentiel champion et Ron Dennis s’en empare. En 1996, la longue et fructueuse collaboration Coulthard-McLaren débute. Cependant, en quittant Williams, David s’est privé d’un titre quasiment certain. Car si en 1996 et 1997 Williams rafle tous les titres, la musique est différente chez McLaren. La saison 1996 sera moyenne : il ne marque que 18 points. Mais les choses vont mieux en 1997 et David renoue avec la victoire à deux reprises. En 1998 et 1999, McLaren est de retour au sommet mais Coulthard, malgré quelques victoires, sera largement dominé par Häkkinen qui remporte les deux titres. En 2000, David progresse et gagne trois courses mais cela reste insuffisant face au « Finlandais volant ».

Mais en 2001 les choses changent : Häkkinen, très malchanceux, passe à côté de sa saison. Coulthard en profite. Pour la première fois, depuis le début de sa carrière, il prend le dessus sur son équipier et finit vice-champion derrière l’intouchable Schumacher ! Dès lors, comme bien des champions avant lui, le pilote écossais va lentement décliner. aleas_coulthardEn 2002, après le départ d’Häkkinen, Coulthard devient enfin numéro un et fait équipe avec un autre diable finlandais, le jeune Kimi Räikkönen. Une nouvelle fois l’année est dominée par le duo de Maranello mais David remporte une très belle victoire à Monaco face à Schumacher !

Bien qu’il marque plus de points que son équipier, celui-ci est aussi rapide que lui voire plus.

La saison 2003 commence on ne peut mieux pour David qui gagne la première course, mais Räikkönen prend définitivement le dessus et Coulthard manque une belle occasion comme le prouve Kimi en luttant pour le titre jusqu’au bout. La saison 2004 sera très décevante pour l’Écossais, il est vrai bien mal servi par une MP4-19 peu performante et d’une fiabilité exécrable. Mais là où Raïkkönen surnage, Coulthard se noie. Il quitte définitivement le peloton de tête et ne monte sur aucun podium pour la première fois de sa carrière !

En 2005 Ron Dennis le remplace par Montoya et « DC » trouve refuge chez la nouvelle équipe Red Bull. Coulthard semble alors retrouver une seconde jeunesse : il finit quatrième dès l’Australie, marque régulièrement des points et effectue même quelques tours en tête. Mais la voiture n’est pas suffisamment performante pour viser les avant-postes. 2006 sera moins bonne mais Coulthard remonte tout de même sur le podium à Monaco ! En 2007, malgré quelques bonnes courses, des problèmes de fiabilité l’handicaperont toute la saison. Quant à 2008, ce sera la saison de trop pour David. Il monte sur son dernier podium au Canada mais ne rentre qu’une seule autre fois dans les points et se fait de loin surclasser par Webber. Comme annoncé à Silverstone, il quitte la F1 en fin de saison sur un nouvel incident.

Coulthard, trop souvent dominé par ses équipiers et peut-être trop gentil sur la piste, est parti sans le précieux sésame. Néanmoins tout le monde gardera de lui l’image d’un pilote très fair-play, un gentleman driver comme on en fait plus. Après un an de pause pour profiter des joies de la paternité, on annonce son possible retour à la compétition en DTM pour 2010.

[tab:Ralf Schumacher]

Ralf Schumacher : un champion sous-estimé ?

S’il y a bien des choses difficiles à supporter dans la vie, la rivalité fraternelle fait assurément partie des plus difficiles, et ce n’est surement pas le cadet des Schumacher qui nous contredira !

Ralf, plus jeune que Michael de six ans et demi, monte pour la première fois sur un kart à l’âge de trois ans. En 1991, il remporte le championnat de karting allemand junior et finit second dans la catégorie supérieure l’année suivante. En 1994, il se lance en F3 allemande puis passe en F3000 japonaise en 1996 et se classe toujours parmi les meilleurs !

Ces belles performances lui permettent de débuter en F1 en 1997 chez Jordan. Dès lors les mauvaises langues se délient, affirmant qu’il n’avait obtenu son contrat que grâce à son frère. D’autres diront même qu’il n’est pas le frère de Michael. Mais Ralf les fera taire en décrochant la troisième place dès son troisième Grand Prix ! Le reste de l’année il est souvent dans les points quand sa voiture ne le lâche pas. Le génie serait-il de famille ? 1998 semble le confirmer où il fournit des prestations de mêmes qualités. Franck Williams le remarque alors et l’engage.

En 1999, il continue de progresser en marquant 35 points – les seuls de l’écurie – au volant d’une voiture peu performante. L’arrivée du moteur BMW en 2000 lui permet d’augmenter d’encore un cran son niveau de jeu et il finit à plusieurs reprises sur le podium. Mais c’est en 2001 qu’il explose vraiment. Il remporte sa première victoire à Imola suivie par deux autres au Canada et à domicile en Allemagne !

Ralf se rapproche de plus en plus de Michael et pourrait être un candidat au titre pour 2002. Mais cette année là il n’y aura rien à faire contre son frère et Ferrari. Mais il réussi tout de même à l’emporter en Malaisie et doit faire face à la montée en puissance de son équipier Montoya. En 2003, après une mise en route difficile, il remonte sur les premiers du championnat grâce à deux victoires au Nürburgring et en France qui lui permettent de se rapprocher à 9 points de son frère. Malheureusement ce seront ses deux dernières victoires. La fin de saison sera moins bonne et il finira cinquième du championnat.

aleas_ralfschumacherPour 2004, Williams tente des nouvelles solutions aérodynamiques qui se révèleront être un échec. Il signe tout de même la pole au Canada et finit second mais sera déclassé après la course pour écopes de freins non-conformes. Mais la galère ne fait que commencer : à Indianapolis il est victime d’une crevaison dans le banking. La voiture part en tête-à-queue et frappe le mur par l’arrière à plus de 300km/h au milieu du peloton !

Après de longues minutes, il est évacué en urgence, sous le regarde attentif de son frère à chaque tour. Bilan : cervicales fêlées et six Grands Prix manqués. A son retour, au Japon, il termine second et finit honorablement la saison mais le mal est fait. Williams s’en sépare et il part chez Toyota en 2005.

Sa saison sera bonne et il fait jeu égal avec son équipier, Jarno Trulli, et monte sur deux podiums. Malheureusement, c’est le début de la fin.

En 2006, la voiture est moins bonne et il ne réussit qu’à obtenir un podium chanceux en Australie. En fin d’année, Michael se retire et il devient le seul Schumacher en piste : pas pour très longtemps. La voiture 2007 est mauvaise mais Ralf est lui aussi mauvais. Il ne marque que 5 petits points et se fait « jeter » de la firme japonaise.

Plus personne ne voulant de lui, il se voit contraint de quitter le monde de la F1. Ralf Schumacher n’aura jamais atteint les sommets, sans doute étouffé par son illustre frère dont il sera toujours resté dans l’ombre et dont il ne se sera jamais montré à la hauteur, malgré les espoirs placés en lui à ses débuts…

[tab:Montoya]

Juan Pablo Montoya : l’ultime déception ?

Dans la catégorie des pilotes casse-cou, le bouillant Colombien n’est pas loin de décrocher la palme en 2003.

Montoya a débuté le kart à cinq ans. En 1996, il dispute sa première saison de F3 britannique et passe à la F3000 l’année suivante où il finit vice-champion avec 3 victoires. Il rempile en 1998 et gagne le titre avec quatre victoires ! Il est aussi pilote d’essais Williams mais avant de l’engager, sir Franck l’envoie parfaire sa formation aux Etats-Unis où il domine le championnat CART et remporte les 500 miles d’Indianapolis en 2000 ! Williams l’engage donc pour 2001.

Juan Pablo n’attendra pas longtemps pour se faire remarquer. Dès le troisième Grand Prix, au Brésil, il s’offre autoritairement le scalp de Michael Schumacher en le doublant de manière agressive dans le premier virage ! C’est le début de la grande rivalité entre les deux champions. Montoya boucle une bonne saison et remporte sa première victoire à Monza, finissant sixième du championnat.

Après avoir gagné ses galons de pilote hargneux voire brutal, il fait déjà figure de favori pour la saison 2002 et tout le monde le présente comme le bourreau de Schumacher. Mais il va déchanter : s’il enchaine les poles, il ne peut rien faire en course contre les Ferrari. Il fait aussi quelques fautes de jeunesse et d’orgueil comme en Malaisie où il refuse de céder face au Baron rouge et s’accroche avec lui. Toutefois, petite consolation, il surclasse son équipier, l’autre Schumacher : décidément, il ne les aime vraiment pas.

aleas_montoyaEn 2003, Ferrari perd de sa superbe. Montoya lutte pour le titre toute la saison. À la différence de 2002, il n’y a plus un mais deux Schumacher à affronter, Ralf décidant de montrer de quoi il est capable. Conjugué avec la montée en puissance du glacial Räikkönen, Montoya contribue à pimenter une magnifique lutte pour le titre en multipliant les podiums et après avoir remporté les Grands Prix de Monaco et d’Allemagne.

À trois courses de la fin, il est à un point de Schumacher. Mais aux USA le rêve s’écroule. Ses vieux démons resurgissent lorsqu’il sort Barrichello et reçoit une pénalité. De plus la pluie vient définitivement lui barrer la route d’un championnat où il doit se contenter de la 3ème place finale.

Pour 2004, il nourrit de grands espoirs mais Williams se perd en voulant tester un museau révolutionnaire. La saison est difficile et « Monty » doit attendre le dernier Grand Prix pour l’emporter, une victoire en forme d’adieux puisqu’en 2005 il part chez McLaren.

Cette année-là, le début de saison de Juan Pablo est poussif, d’autant qu’il manque deux Grands Prix en se blessant au cours d’une partie de tennis, selon la version officielle. Pendant ce temps son équipier Räikkönen enchaîne les succès, cependant le tour de Montoya arrive à Silverstone où il gagne sa première course en gris, à laquelle s’ajouteront deux autres succès en Italie et à nouveau au Brésil. Mais il est tout de même largement dominé par le Finlandais qui rafle sept Grands Prix.

Malheureusement la suite sera bien moins glorieuse. Certes la MP4-21 de 2006 n’est pas la meilleure McLaren qui soit mais Montoya est méconnaissable : il enchaîne les contre-performances et multiplie les erreurs. En Espagne il abandonne après un tête-à-queue, tandis qu’au Canada il tape à « Bienvenue au Québec ». Ses relations avec Ron Dennis sont de plus en plus tendues et aux USA, il commet « la » faute : dès le premier tour, il percute Räikkönen, provoquant l’abandon des deux voitures. Les deux équipiers s’expliquent vertement mais cette fois la coupe est pleine et la sanction est immédiate : il est viré ! La carrière en F1 du pilote colombien s’achève d’une manière extrêmement décevante et pathétique. Malgré son talent, il ne sera pas le bourreau de Schumi et pourtant ce n’est pas faute d’avoir essayer. De tous ces espoirs déçus, il fut sans doute celui qui aura le plus déçu ! Montoya n’aura jamais réussi à s’adapter à la F1, sans doute trop habitué à la philosophie des courses américaines. D’ailleurs, son aventure NASCAR permettra aux fans de Monty de se rassurer sur le talent du colombien. Malgré des résultats discrets, Juan Pablo accumule de l’expérience et apprend la NASCAR à bord d’une voiture loin de pouvoir lui permettre de prétendre aux avant-postes. 2009 sera la saison de la mutation pour Monty qui profite d’un bien meilleur matériel et fait preuve d’une régularité saisissante et surtout semble avoir abandonné son tempérament de feu. Qualifié pour la course au titre, le colombien termine a une excellente 8ème place finale et suscite des vocations chez les autres pilotes de monoplace, dont certains venus de la F1.[tab:END]

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